Ces fascistes qui paradent à nouveau

Nous vous livrons un texte de l’Action française paru sous le titre : « les objecteurs de conscience » dans l’Almanach de l’Action française de 1934. Une fois n’est pas coutume de citer ce genre de torchon mais c’est toujours intéressant de connaître ses ennemis d’hier, de ceux qui ont fait des petits aujourd’hui.

« Alors qu’il ne semblait plus permis de douter à la guerre proche, que Hitler, devenu chef du gouvernement allemand, affirmait officiellement sa volonté de revanche, on a pu observer en France une propagande très active en faveur d’un pacifisme appliqué jusqu’au refus du service militaire. Devant la menace, il n’était plus permis aucune illusion à l’endroit du pacifisme international, ce mythe qui pouvait séduire autrefois certains esprits mal faits.

Et c’est justement alors que la propagande pacifiste a redoublé. Ce qui doit faire considérer cette œuvre comme inspirée, menée, soudoyée par l’ennemi préparant ainsi le terrain pour une invasion plus facile.

Le mouvement des objecteurs de conscience date de 1914. Il nous vient d’Angleterre où une femme Lilla Brockway avait fondé le No conscription fellowship.

Mais, en France, il avait été jusqu’à maintenant, à peu près nul, si l’on excepte (il y a trois ans), la grotesque protestation d’une poignée de normaliens pressés de faire parler d’eux.

Mais voici que cette année les agents de l’Allemagne ont redoublé d’activité. Romain Rolland multiplia ses protestations contre la guerre ; un professeur du lycée Condorcet, Félicien Challaye, mena la propagande avec une telle activité, que l’on dut le traduire devant un conseil de discipline qui ne prit d’ailleurs aucune sanction. Car ceux-là même qui ont pour mission de défendre l’indépendance de la nation ont plus d’une fois agi de telle sorte qu’ils ont semblé faire partie de cette conspiration contre la France.

C’est ainsi que les tribunaux condamnèrent certains objecteurs de conscience à des peines trop légères, tel cet instituteur de Lille, Camille Rambaud, qui ne se vit infligé que quatre mois de prison. C’est pourquoi ceux-ci poursuivent en toute quiétude. […]

L’Université allait ouvrir la porte toute grande aux ennemis de la France en confiant au juif allemand Einstein, un des apôtres du pacifisme et de l’objection de conscience, une chaire en Sorbonne.

Mais c’est dans l’enseignement primaire que les plus grands scandales se déroulèrent. L’instituteur Freinet put durant plusieurs semaines avant d’être mis en congé, enseigner aux élèves du lycée Saint Paul de Vence, que c’était un devoir impérieux que de refuser de prendre les armes en cas de guerre. […] L. de GERIN-RICARD

Tout d’abord, l’auteur de cet article oublie sciemment l’antimilitarisme d’avant 1914 et les mobilisations ouvrières qui se déroulèrent conte la loi des trois ans. Les rédacteurs de l’Action française s’en prennent toujours à leurs traditionnels ennemis : les dreyfusards ( Félicien Challaye), les Juifs (Einstein), les francs-maçons (Gérard Leretour), les enseignants alternatifs (Freinet) et les pacifistes, agents de l’Allemagne.

Ce qui est cocasse, c’est l’attitude de l’Action française durant la seconde guerre mondiale. Après la défaite de 1940, cette dernière se rallie à la Révolution nationale du maréchal Pétain. La pérennité de l’antisémitisme d’État durant l’Occupation et le soutien indéfectible au maréchal Pétain compromettent le mouvement durant la Seconde Guerre mondiale.

À la Libération, le 27 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Charles Maurras coupable de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale et Maurice Pujo est condamné à cinq ans d’emprisonnement et à la dégradation nationale. Le mouvement royaliste sort déconsidéré du conflit.  Le quotidien L’Action française cesse de paraître et l’utilisation de son titre est interdite… Si quelques membres de l’A.F furent résistants de nombreux autres, biberonnés à l’Action française, furent collaborationnistes et ouvertement pro-nazis, tels Robert Brasillach, Charles Lesca, Louis Darquier de Pellepoix, Joseph Darnand…

Les anarchistes se méfient toujours des forts en gueule en temps de paix qui accusent les pacifistes d’être vendus à l’étranger. Hier, les pacifistes étaient à la solde de l’Allemagne, aujourd’hui ils ne sont pas loin de faire le jeu de la Russie…

Pourtant, Freinet, incriminé par l’Action française, participa à la Résistance. D’autres comme l’anarchiste havrais Burgat participèrent à leur niveau à la Résistance. Les Espagnols de la Nueve, dont de nombreux anarchistes qui avaient combattu Franco (ami de l’A.F.) furent les premiers à entrer dans Paris en 1944…

Aujourd’hui, les descendants de Drumont et Maurras paradent  dans les rues de Paris, Lyon etc. Nous savons d’où ils viennent et où ils vont. Leur nationalisme, leur antisémitisme…sont toujours présents. Ils y ajoutent leur haine des Arabes, de nouveaux boucs émissaires. Ils clivent la société pour mieux la fragmenter. Toujours violents, masculinistes, ils brandissent leurs étendards au pas militaire. Les voir défiler doit nous interpeler car nous savons ce que cela augure…