Rentrée scolaire les 13 et 14 mai à Paris
Les enseignants et directeurs parisiens recensent, jusqu’au 3 mai, le nombre d’enfants qui seront présents dans les écoles si les parents souhaitent les scolariser. Etant donné le protocole sanitaire fourni par l’académie et la mairie, les enseignants sont peu enclins à accueillir les élèves. Bon nombre d’enseignants freinent des quatre fers et tentent de décourager les parents de mettre leurs enfants à l’école. Aux normes sanitaires quasiment impossibles à respecter dans les petites classes (distanciation physique…), viendront s’ajouter les problèmes de garderie, de cantine…sans compter les personnels qui ne pourront se rendre au travail faute de transports en commun. La distanciation physique s’appliquera dans les métros…et comme l’offre de transport est moindre, les places vont être chères. Nous parlons de distanciation physique et non sociale. La distanciation sociale, ce sont les classes aisées qui se sont confinées dans leur résidence secondaire. Ce sont les ultra-riches qui se confinent dans leur yacht en buvant de bonnes bouteilles millésimées. Ce sont ces mêmes personnes qui utilisent leur jet privé pour se rendre dans des résidences où les contraintes de confinement sont moindres…Pendant ce temps, les pauvres tirent la langue et c’est un sport quotidien de faire manger sa famille quand les petits boulots se font rares, quand le chômage partiel a diminué le pouvoir d’achat déjà bien rogné des salariés en bas de l’échelle…
Les enseignants ont peur de même d’engager leur responsabilité au pénal si un enfant décède du Covid 19 alors que l’école doit assurer la sécurité des enfants qui lui sont confiés. L’Etat va-t-il légiférer pour étendre le droit de subrogation. En matière pénale, il n’y a pas de substitution de l’Etat. Par conséquent, lorsqu’ils sont accusés d’avoir commis une infraction pénale, les enseignants doivent comparaître en personne devant le tribunal pénal et, le cas échéant, doivent personnellement assumer la condamnation prononcée (peine de prison, amende, dommages-intérêts aux victimes), voilà ce que dit en substance la loi.
Donc les enseignants ont bien raison d’avoir peur pour les élèves, pour eux-mêmes et pour toutes les familles dont la leur. On ne perd pas sa vie à la gagner. En réalité, l’Etat se déresponsabilise et se défausse sur les maires, directeurs d’école et enseignants. Bien sûr, il pourra toujours arguer du fait que l’école n’est pas obligatoire, que les parents étaient au courant des risques…que de belles batailles juridique en perspectives en cas de décès d’enfant dus au Covid 19. Est-ce bien raisonnable que tout cela ? Ne pouvait-on pas attendre la rentrée de septembre? On constate que l’impératif économique prime sur l’intérêt de la communauté éducative. L’Etat nous montre son vrai visage : celui du gardien des intérêts du patronat.
Micka (Groupe libertaire Jules Durand- GLJD)
Ci-dessous, la position des syndicats enseignants parisiens