R.N. au pouvoir: scénario noir

Le RN au pouvoir, c’est un scénario noir pour l’école publique, pour la culture, pour ceux et celles qui se battent contre le réchauffement climatique, pour le syndicalisme, pour les travailleurs, pour les étudiants, pour les chômeurs, pour les factures d’énergie qui vont grimper contrairement à ce que disent les bateleurs d’extrême-droite… Bref, c’est un scénario noir pour le plus grand nombre.

Concernant l’information, avec Bolloré, patron de CNews, Paris Match, le Journal du dimanche, Europe 1…nous sommes déjà servis au niveau propagande d’extrême-droite. Quand on sait que ce propriétaire de médias est un fervent partisan d’une union des droites, on sent qu’il va leur servir encore davantage  la soupe et passer leurs plats. Du journalisme d’opinion et non d’information. Avec Ciotti, Marion Maréchal et Bolloré, la préservation de l’identité française a des serviteurs zélés. D’après le journal « Le Monde » du 14 juin, Ciotti a orchestré avec Bolloré son ralliement au R.N. Ces personnalités d’extrême-droite sont dans un combat civilisationnel, dans un combat pour la défense de l’Occident chrétien, sous-entendu comme l’Islam et l’immigration.

Bolloré espère que Jordan Bardella suivra l’exemple, en cas de victoire, de Giorgia Meloni, la première ministre italienne. Arrivée au pouvoir, cette dernière a su rassurer les milieux d’affaires et se montrer pro-européenne. Bolloré est chef d’entreprise et tient à ses profits, c’est aussi pourquoi il défend l’ordre et la sécurité, toutes les thématiques de l’extrême-droite.

Reste à voir si d’autres grands patrons vont soutenir le clan Le Pen. Pour l’instant Macron fait bien le job pour la défense des intérêts du patronat. Sauf que ça ne passe plus dans la population, notamment les travailleurs. Surfant sur des résultats attendus dans les sondages et confirmés dans les urnes, nous allons voir ceux et celles qui vont vouloir aller à la gamelle.

Edouard Philippe présentera ses candidats sous l’étiquette d’Horizon, son parti. C’est un moyen de prendre le large avec l’image d’un président très décrié. Il en profite pour essayer de débaucher ses anciens amis de LR. Ces derniers vont essayer de recréer un nouveau parti qui semble voué à être réduit à peau de chagrin. Et la gauche pendant ce temps s’accorde sur la plupart des circonscriptions mais laisse planer un sérieux doute sur un Mélenchon Premier ministre. Ça coince au PS et chez certains écologistes. Laissons le panier de crabes et ses conflits d’intérêt…

Abstentionnistes toujours

L’Etat est défini comme un groupe de personnes possédant et exerçant l’autorité suprême sur les personnes occupant un territoire donné. L’autorité est le droit de commander et, corrélativement, le droit d’être obéi ; à distinguer du pouvoir qui est la faculté de contraindre par la force ou la menace de la force que s’arrogent les Etats et les brigands, fût-ce avec des justifications différentes. Cette distinction sémantique différencie les Etats « de facto » dont l’autorité est plus ou moins imposée, des Etats « de Jure » s’appuyant plus que les précédents sur les « lois ».  Cependant, si le contrat social de Rousseau « confère au corps politique un pouvoir absolu sur tous les siens », J. Locke demande avec inquiétude : « Y a-t-il une limite à l’étendue des compétences d’un Etat juste ? »

Céder devant le pouvoir relève de l’instinct de conservation, mais pourquoi les hommes reconnaissent-ils les prétentions à l’autorité ? Tradition dans les royautés, fascination pour certains « guides », conformisme devant les règles bureaucratiques sont les raisons communes. Que les hommes se plient à l’autorité c’est évident, qu’ils doivent le faire l’est beaucoup moins.

La plupart des Etats dans le monde occidental ont adopté aujourd’hui la démocratie représentative. Pratiquement, l’électeur donne un chèque en blanc à un « représentant » dont il espère qu’il votera comme il l’aurait fait lui-même sur des sujets qu’ils n’ont le plus souvent jamais pu débattre en commun. Cette représentation préserve-t-elle l’autonomie du citoyen ? La réponse est non. Un parlement dont les députés votent sans mandat spécifique (procuration limitée) n’est pas l’expression de la volonté des électeurs mais celle d’une oligarchie : les parlementaires. La question n’est pas de savoir si je suis ou non satisfait a posteriori de leur vote : je suis dépossédé de mon libre arbitre. Les hommes ne sont pas libres au vrai sens du terme, si leurs représentants votent indépendamment de leurs souhaits ou si des lois sont promulguées sur des sujets, éventuellement secrets, qu’ils ignorent.

Les Français avaient-ils prévu que Macron allait dissoudre le parlement ; de même les militants LR avaient-ils prévu le coup de force de Ciotti. Regardez de près ce que vos députés ont voté lors de la dernière législature et vous verrez que leurs votes ne correspondent pas forcément à ce pourquoi ils ont été élus, c’est-à-dire ce qu’ils avaient écrit dans leur programme.

Alors, l’anarchisme serait-il la seule doctrine politique raisonnable. A priori, oui. Et en plus les anarchistes ne veulent absolument pas du pouvoir c’est pourquoi nous avons politiquement, les militants les plus intègres.

Ty Wi (GLJD)