
Les élections passent, les problèmes demeurent
Depuis 1905, tous les efforts de convergence des socialistes toutes tendances confondues ne le furent que pour aller vers une entente électorale. Le temps d’une élection, en attendant les suivantes, les divergences sont mises de côté, amoindries…avant le retour des inénarrables conflits de personnes et les disputes récurrentes de stratégie, de prise de pouvoir etc. L’unification des socialistes en 1905 a vu le courant allemaniste (révolutionnaires antimarxistes) se fondre avec les réformistes pour finalement être absorbé puis disparaître. Le Cartel des gauches de 1924, le Front populaire de 1936, les accords circonstanciels de gauche sous la Quatrième république, le programme commun qui mena à « la victoire » de la gauche en Mai 1981, la récente NUPES de 2022 et le Nouveau Front populaire de 2024…tous ces regroupements n’ont qu’une visée : la conquête du pouvoir par la voie électorale. Ces regroupements ne sont que conjoncturels, le temps d’une joute électorale où les ténors politiques se répartissent le gâteau : les postes, les subventions en fonction du nombre d’élus et de voix…en attendant les sempiternelles trahisons des promesses électorales (celles qui n’engagent que ceux qui y croient), les luttes fratricides pour obtenir davantage de parts du gâteau ou celles relatives aux leaders défaits…
Les résultats pour les travailleurs sont réduits à la portion congrue en cas de victoire de la gauche unie. La seule satisfaction réside dans le fait qu’avec les autres de droite et d’extrême-droite, ce serait pire. On a donc évité le pire. Les électoralistes ne votent plus pour mais contre quelqu’un. C’est inlassablement le même processus depuis plus d’un siècle pour les résultats désastreux que l’on connaît avec une extrême-droite aux portes du pouvoir. Mais c’est toujours la faute des autres.
Pour celles et ceux qui préfèrent déserter les joutes électorales, un champ des possibles s’ouvre. Des anarcho-syndicalistes, des écologistes, des partisans des alternatives concrètes, des anarchistes organisés ou non…peuvent mettre en commun leurs richesses de ressources d’idées et de pratiques. A condition de passer sur les querelles byzantines, de chapelles etc. et de s’atteler à construire un autre futur en faisant l’inventaire de ce qui a marché de par le passé ou de ce qui a échoué. Eviter les écueils et ne pas se faire récupérer par les partis politiques. C’est la culture de la confiance qu’il va falloir travailler avec les promoteurs et acteurs du mouvement social libertaire. Les anarchistes ont envie d’avancer mais ils ne le feront pas seuls au sein d’organisations spécifiques. Pour ce faire, dans le cadre d’une trumpisation des idées sur le plan international, d’une montée de l’extrême-droite en Europe et notamment en France, l’union (qui n’est pas unicité) devient pour le mouvement libertaire une nécessité. Mettre sous le boisseau le dérèglement climatique n’est pas une option.
L’écologie sociale et libertaire implique une mise en commun des savoirs faire des uns et des autres et des pratiques qui ont rencontré un certain succès. Celle-ci implique de même un antifascisme viscéral car il en va de nos libertés. Les libertaires peuvent participer à un vaste mouvement de contestation du capitalisme et entraîner d’autres personnes sur les bases du respect des droits de l’homme, la justice fiscale et sociale, la préservation des ressources et de l’environnement, la construction d’espaces axés sur l’humain.
Bien sûr, en tant que libertaires, le monde que nous souhaitons sera un monde sans Etat. Notre entente ne peut inclure les partis politiques, les organisations policières et militaires, les églises. CQFD.
Victor (GLJD)
PS : Pas de trêve estivale pour les guerres et les meurtres à grande échelle. De l’Ukraine à Gaza, en passant par l’Iran, la Syrie, la RD Congo, le Soudan, le Tibré, l’Inde et le Pakistan…et on en oublie certainement, la guerre est présente partout dans le monde, cela sous les yeux d’institutions internationales qui regardent passer les trains ou plutôt les missiles, sans broncher réellement. Israël a ouvert d’autres fronts au Moyen Orient: Liban, Iran, Syrie… Et à tout moment l’embrasement guette et menace. C’est une véritable poudrière. En Corée, à Taïwan, les conflits civils ou frontaliers se multiplient et on ne sait ce qu’il va se passer.
En janvier 2025, la réélection à la présidence américaine de Donald Trump avait laissé planer le doute sur la résolution des conflits en cours. Celui qui avait promis de rétablir la paix dans le monde n’a fait qu’empirer la situation. Sans compter les dégâts occasionnés par sa taxation douanière et les aides supprimées.
La France, tout comme l’Europe elle-même, se réarme et augmente ses budgets militaires alors que François Bayrou fait la chasse aux économies. Cette surenchère guerrière a presque évincé d’autres enjeux non moins urgents, comme la lutte contre le réchauffement climatique, la transition écologique, les plans de licenciements, la pauvreté qui ne cesse d’augmenter…
La guerre ou la vie, les libertaires ont choisi : ce sera la vie.
Victor (GLJD)