
Le coup du père François : détrousser les pauvres à la déloyale.
Et oui, notre bon Bayrou entend faire porter les efforts du budget presque uniquement aux salariés, aux retraités, aux assurés sociaux et aux familles. A trop vouloir ponctionner la France qui se lève tôt, il en oublie les entreprises et les hauts patrimoines. C’est dire que la pilule austéritaire va avoir du mal à passer dans les classes populaires d’autant que ce n’est pas à nous de payer la dette de Macron, de Hollande et de Sarkozy. Depuis 2017 notamment, Macron et ses gouvernements successifs ont baissé les impôts de 60 milliards par an. Ainsi la dette est arrivée en sept ans à une somme de 1100 milliards d’euros. Et on attend toujours le ruissellement promis par le président à moins que ce ruissellement n’était destiné qu’aux plus riches. De ce point de vue, il a bien réussi : mission accomplie de l’ex-banquier. Et toutes ces aides aux entreprises surtout les exonérations de cotisations sociales qui représentent plus de 70 milliards d’euros auxquelles on pourrait ajouter celles de 35 milliards à la fin du quinquennat de François Hollande. Et on nous parle du déficit de la Sécurité sociale ! Mais à qui en incombe la faute ? Aux gouvernements, aux politiciens.
Donc la dette ne sort pas du chapeau et se trouve bien être le fruit de politiques pro-patronales depuis bien longtemps. Aujourd’hui, on nous demande de payer leur dette.
Les grands patrons ont gagné des fortunes surtout depuis l’ère Macron et ils ne participeront qu’à la marge pour le rétablissement des finances publiques. Et le patronat va bénéficier de deux jours de travail non rémunéré pour chacun de leur salarié. Des salariés qui vont gratter gratos pour les patrons ! Et on parle de monétiser la cinquième semaine de congé payé. Mise en place en 1982 par la gauche dans l’élan de Mai 1981, élan qui n’a pas duré bien longtemps, cette mesure vise en réalité à contourner la question des bas salaires et à remettre en cause l’existence même de cette semaine de congés payés à terme. Et un nouveau tour de vis s’annonce dans l’assurance-chômage. Bayrou prend vraiment les travailleurs pour des billes. L’année blanche verra le pouvoir d’achat des travailleurs baisser au regard de l’inflation, notamment l’augmentation des coûts de l’énergie et des produits de première nécessité et les prestations sociales ne seront pas revalorisées, où la protection sociale aussi sera réduite etc. L’année blanche, c’est un impôt déguisé. Les travailleurs notamment les plus précaires vont payer le désendettement. Rien de bien réjouissant.
Bayrou dans son diagnostic a oublié de nombreuses autres vérités en dehors de celles qu’il a étayées. Par exemple l’augmentation des inégalités depuis 2017 et l’explosion de la pauvreté qui y est associée. Les gouvernements successifs nous ressassent que « la France vit au-dessus de ses moyens ». Mais de quels moyens parle-t-on quand 20% des enfants vivent sous le seuil de pauvreté ? Quand 8,3 % des actifs en emploi sont pauvres et que 34,3 % des familles monoparentales survivent avec moins que le minimum ? La pauvreté, c’est l’esclavage disait Bakounine. Cela se révèle à chaque période de l’histoire où la crise économique sévit. Bayrou pourrait renforcer les personnels hospitaliers, profiter de la baisse démographique pour améliorer le taux d’encadrement des élèves et baisser les effectifs par classe notamment en primaire. Bayrou parle chiffres mais l’humain reste la variable d’ajustement où au final le vivant passe à la trappe. Ceux qui subissent les fermetures d’hôpitaux, de maternité, les classes surchargées, les mauvaises conditions de travail, l’effondrement des services sociaux comme l’aide sociale à l’enfance…, ceux-là sont les laissés pour compte d’un système qui organise la pauvreté. On n’est pas chômeur volontairement, on ne vit pas sous le seuil de pauvreté par choix, on n’habite pas un logement indécent par envie. Toute personne précarisée l’est par des mécanismes collectifs, des décisions politiques. La pauvreté, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève. C’est le système capitaliste qui organise et permet la pauvreté. C’est le capitalisme qu’il faut abolir si l’on veut éradiquer la pauvreté.
Pour en revenir à la dette, la Cour des comptes rappelle qu’une large partie du déficit public s’explique par le choix du gouvernement de baisser les recettes fiscales. Des pistes semblent voir le jour dans les milieux politiciens de gauche: plusieurs économistes dont plusieurs prix « Nobel » d’économie, demandent à taxer davantage les ultrariches et mettre en place une taxe Zucman. Est-ce vraiment cela dont les travailleurs ont besoin ? Bayrou a une lecture idéologique macroniste classique, avec des recettes classiques qui n’aboutiront finalement qu’à baisser la consommation des ménages, à renforcer la pauvreté, ce qui n’est pas glorieux, et au bout du compte à ne quasiment pas réduire le déficit public.
Pour les anarchistes, il y a un antagonisme irréconciliable entre le prolétariat et la bourgeoisie. La prospérité de la classe bourgeoise est incompatible avec le bien-être et la liberté des travailleurs, parce que cette prospérité exclusive n’est et ne peut être fondée que sur l’exploitation et sur l’asservissement de leur travail, et que, pour la même raison, la prospérité et la dignité humaine des masses ouvrières exigent absolument l’abolition de la bourgeoisie comme classe séparée.
Tout le reste n’est que pansement sur une jambe de bois.
Aux travailleurs de se mobiliser dès la rentrée de septembre pour faire plier ce gouvernement et les suivants.
Victor ( GLJD)
Il faut être amoureux d’illusions pour s’imaginer qu’un ouvrier, dans les conditions économiques et sociales dans lesquelles il se trouve présentement, puisse profiter pleinement, faire un usage sérieux et réel de sa liberté politique. Il lui manque deux petites choses : le loisir et les moyens matériels.