Fidèles à nos fondamentaux anarchistes

Les anarchistes ont de tous temps été sensibles aux injustices sociales, aux inégalités et aux iniquités raciales (Elisée Reclus, Lucy Parsons etc.), ces questions sont au fondement même de l’anarchisme. Certains wokistes rejettent le principe de lutte des classes sous couvert que la lutte de classes est systématiquement opposée à ‘l’intersectionnalité’. Curieuse façon d’articuler toutes les luttes…surtout celles liées à l’exploitation patronale.

Nous avons toujours pensé au Libertaire que toutes les luttes font progresser l’idée libertaire : antimilitarisme, écologie, féminisme etc. Mais la lutte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression ne peut avoir d’efficacité que si elle est globale. Les groupes libertaires font de la propagande (dans les syndicats, par les écrits dans les journaux, brochures, livres, chansons, spectacles, films etc.)

Les exploités ont des intérêts communs et toutes les oppressions sont condamnables.

L’antipatriarcat post-moderniste et la propagande Trans semblent  avoir le vent en poupe à l’extrême-gauche où le genre est devenu le prisme de tout échange. Tous les compagnons hommes hétérosexuels sont-ils des salauds ? N’ont-ils pas tous quelque chose à se reprocher ?

Idem sur la question de la religion, on constate une sorte de laxisme dans le mouvement libertaire où la rigueur intellectuelle ne serait plus de mise. Au Libertaire, nous avons toujours gardé nos fondamentaux, il suffit de lire les articles de notre site et de notre mensuel. Nous n’avons pas changé, nous sommes athées et nous considérons toutes les religions comme liberticides. Nous sommes des militants rationalistes. La croyance en Dieu, c’est-à-dire en un être placé au-dessus de nous et qui nous est supérieur, est une aliénation. Être anarchiste, c’est être opposé à l’aliénation économique du capital, à l’aliénation politique de l’État et l’aliénation religieuse de Dieu. Et si vraiment dieu existait, il faudrait s’en débarrasser !

Certains anarchistes accepteraient même l’adhésion de croyants dans l’organisation libertaire. Nous avons toujours fait le distinguo entre l’organisation spécifique anarchiste qui est affinitaire et anticléricale, et le syndicat qui regroupe les exploités et opprimés sans distinction de croyance. C’est d’ailleurs ce qui prévalait dans la CGT des origines et notamment dans la Charte d’Amiens. Au Havre, à la CNT, nous n’avions aucune difficulté à militer avec des camarades musulmans ou juifs à condition qu’ils respectent nos convictions athées. Au syndicat, on ne connaît que des exploités et on est syndiqué sur des bases de classes contre l’Etat et le patronat. La religion, on s’en fout.

Faire une exception pour l’islam sous prétexte que ce serait la “religion des opprimés”, et qu’à ce titre on n’aurait pas le droit de critiquer celle-ci, c’est d’une idiotie confondante. La religion musulmane opprime comme toutes les autres religions. Notre sympathie va aux femmes qui se battent contre le port du voile comme en Iran mais aussi ailleurs et il n’est pas question de soutenir et défendre les femmes qui veulent porter le voile pour les compétitions sportives ou se vêtir d’un burkini pour aller à la piscine. 

C’est dans ces périodes de recul de la véritable liberté, du recul des luttes sociales et en même temps de l’imprégnation religieuse dans de plus en plus d’esprits qu’il faut affirmer clairement nos principes.

Que le gouvernement israélien massacre les Gazouis comme de vulgaires fascistes, que des musulmans violent des milliers de femmes au Tigré occidental (entre 2020 et 2022, 120 000 femmes ont été violées), que l’église catholique ait couvert nombre de prêtres pédophiles…c’est encore et toujours la religion qui opprime notamment les femmes et les enfants.

Pour nous autres anarchistes, l’heure est venue de se décentrer pour mettre à bas le capitalisme, de réveiller les consciences pour imaginer une société émancipée, de liberté, d’entraide avec une égalité économique et sociale à la clef. Ainsi qu’une défense active de la planète. Une société sans aliénation, sans domination ayant vaincu la servitude volontaire des individus par son imaginaire et son intelligence collectif.

La pensée libertaire invente, met à jour, explore et projette des possibles comme le disait David Graeber, dans une rupture entre un présent fossilisé et un autre futur.

Nous refusons de légitimer tout pouvoir et nous voulons proposer une alternative qui remplacera le vieux monde existant.

Socialisme libertaire ou barbarie, car aujourd’hui nous sommes tous et toutes contaminés aux Piffasses (PFAS) et aux métaux lourds, le totalitarisme étatique progresse partout dans le monde et le capitalisme prédateur continue de détruire la planète. Sauf réaction de notre part, sauf si nous prenons des initiatives pour inverser la tendance et faire quelque chose d’inédit.

Goulago (GLJD)