Espagne 36-39: falsification politique

La guerre civile espagnole a engendré l’une des productions historiographiques les plus vastes et les plus contradictoires de l’histoire européenne contemporaine. Depuis la transition démocratique, l’historiographie dominante a eu tendance à consolider un cadre interprétatif centré sur la défense de la légalité républicaine, la lutte contre le fascisme et la légitimation a posteriori de l’État démocratique apparu en 1978. Dans ce contexte, la révolution sociale de 1936 a souvent été reléguée au second plan, réinterprétée comme un obstacle tragique, une déviation violente ou un phénomène subordonné aux exigences de la guerre.

Des auteurs comme Paul Preston, Helen Graham, Julián Casanova et Ángel Viñas, malgré leurs divergences internes, partagent un cadre d’interprétation commun : la priorité accordée à l’État républicain comme sujet historique légitime et l’identification de la défaite à des facteurs militaires, diplomatiques ou géopolitiques. Même lorsqu’ils reconnaissent la profondeur du conflit social, ils tendent à considérer la révolution comme un problème d’ordre public ou de gouvernance.

À l’opposé de ce courant, une historiographie critique s’est développée – une perspective minoritaire, souvent marginalisée au sein du monde universitaire, ignorée et rarement citée par l’establishment académique – qui a mis l’accent sur la nature de lutte des classes du conflit. Burnett Bolloten, Ronald Fraser, Chris Ealham et Andy Durgan, entre autres, appartiennent à cette tradition, chacun avec ses propres nuances. Cependant, même au sein de ce champ critique, la question du pouvoir ouvrier et de la destruction de l’État n’a été que partiellement ou insuffisamment abordée.

C’est à ce stade que l’œuvre historique d’Agustín Guillamón acquiert son caractère singulier. Elle remet en question non seulement les interprétations dominantes, mais aussi les fondements épistémologiques de l’histoire officielle, en plaçant la révolution prolétarienne, les comités comme organes du pouvoir et la défaite politique de la classe ouvrière au cœur de son analyse. Cet essai vise à analyser cette contribution dans une perspective historiographique et méthodologique comparative.

1. Histoire et lutte des classes : une position méthodologique

Guillamón part d’un postulat explicite : l’histoire neutre n’existe pas. L’historiographie officielle – libérale, stalinienne, social-démocrate ou néo-franquiste – sert toujours les intérêts de la préservation de l’État et du capitalisme. En ce sens, son œuvre s’inscrit dans une tradition matérialiste qui conçoit l’histoire comme la théorisation des expériences historiques du prolétariat, et non comme un simple récit d’événements passés.

Dans des textes programmatiques tels que les introductions à *La Révolution des comités * ou à *La Guerre du pain* , Guillamón affirme que sans une appropriation critique du passé, ni la conscience de classe ni la théorie révolutionnaire ne peuvent exister [1]. L’histoire cesse ainsi d’être un champ académique autonome et devient un terrain de confrontation politique, où se décide si la Guerre civile sera commémorée comme une défense de la démocratie ou comme une révolution sociale vaincue.

2. Le 19 juillet 1936 et la situation révolutionnaire

L’un des piliers de l’œuvre de Guillamón est la réinterprétation du 19 juillet 1936 en Catalogne. Contrairement aux récits qui insistent sur la continuité de l’État républicain, Guillamón soutient que l’insurrection ouvrière victorieuse a rendu inefficace l’appareil coercitif de l’État et créé un véritable vide du pouvoir [2].

Ce vide ne fut pas comblé par un nouveau pouvoir centralisé, mais par une multitude de comités révolutionnaires – comités de défense, de quartier, d’usine, d’approvisionnement et de milice – qui assumèrent des fonctions économiques, militaires et de maintien de l’ordre public. Guillamón décrit ce phénomène comme une atomisation du pouvoir, qui recelait en elle à la fois le potentiel d’une nouvelle forme de pouvoir ouvrier et les conditions de sa défaite.

3. Les comités révolutionnaires comme germes du pouvoir ouvrier

La contribution la plus originale de Guillamón réside dans son analyse des comités révolutionnaires. Dans Les Comités de défense de la CNT à Barcelone (1933-1938) et La Révolution des comités , ces organes sont étudiés non pas comme des expressions spontanées ou chaotiques, mais comme des structures dotées d’une logique politique précise [3].

Selon Guillamón, les comités constituaient l’embryon d’un pouvoir prolétarien alternatif à l’État bourgeois. Ils expropriaient la bourgeoisie, organisaient la production et l’approvisionnement, et garantissaient la défense armée de la révolution. Cependant, leur incapacité à se coordonner et à se transformer en un pouvoir centralisé permit la reconstruction progressive de l’État républicain.

Cette lecture rejoint les élaborations théoriques de militants tels que Josep Rebull (aile gauche du POUM) ou le groupe des Amis de Durruti, que Guillamón sauve de l’oubli historiographique, soulignant qu’il existait des alternatives politiques claires à la collaboration gouvernementale de la CNT-FAI ou du POUM [4].

4. Critique de l’antifascisme et de la direction de la CNT

Contrairement à une grande partie de l’historiographie libertaire, Guillamón n’attribue pas la défaite de la révolution à la seule répression stalinienne. Son analyse met directement en cause la responsabilité politique de la direction de la CNT, qui a opté pour la collaboration avec l’État au nom de l’unité antifasciste [5].

L’intégration de ministres anarchistes au sein des gouvernements républicains et de la Generalitat est interprétée comme un renoncement stratégique à la destruction de l’État, qui avait désarmé politiquement et matériellement la classe ouvrière. Guillamón considère cette décision comme déterminante pour la défaite des comités et pour la répression ultérieure du mouvement révolutionnaire après les Journées de mai 1937.

5. Faim, approvisionnement et contre-révolution

Une autre caractéristique marquante de l’œuvre de Guillamón est la place centrale accordée aux aspects matériels de la révolution. Dans La Guerre du pain et la Répression contre la CNT , le problème de l’approvisionnement est analysé comme un élément clé de la lutte politique [6].

Le contrôle du pain, des marchés et du gouvernement central a permis à la Generalitat et au PSUC de saper la base sociale des comités de quartier et d’affaiblir le mouvement révolutionnaire. La faim apparaît ainsi non comme une conséquence inévitable de la guerre, mais comme un instrument délibéré de la contre-révolution.

6. Sources, archives et récupération des voix réduites au silence

D’un point de vue méthodologique, Guillamón se distingue par son recours intensif aux sources primaires : archives judiciaires, policières et militaires, presse clandestine, procès-verbaux de comités et documentation interne des organisations ouvrières. Son étude de la presse anarchiste clandestine à Barcelone (1937-1938), inspirée par Godicheau, est exemplaire à cet égard, reconstituant une opposition révolutionnaire systématiquement réduite au silence [7].

Ce travail documentaire n’est pas neutre : il cherche à faire entendre les voix opprimées et à lutter contre l’expropriation de la mémoire historique de la classe ouvrière.

7. Controverse historiographique

L’œuvre d’Agustín Guillamón remet ouvertement en question l’historiographie dominante de la guerre civile espagnole. Contrairement à des auteurs tels que Paul Preston, Julián Casanova, Ángel Viñas et Helen Graham, qui interprètent le conflit principalement comme une lutte pour la défense de la légalité républicaine et de l’État démocratique, Guillamón insiste sur son caractère de guerre de classes et sur le rôle central de la révolution sociale qui a débuté en juillet 1936 [8]. Selon lui, l’obstination à opposer démocratie et fascisme conduit inévitablement à la minimisation, voire au déni, de l’expérience révolutionnaire de la classe ouvrière.

Helen Graham et Andy Durgan ont reconnu l’existence d’un profond conflit social et révolutionnaire au sein de l’arrière-garde républicaine, mais ils ont tendance à l’interpréter comme un problème de gouvernance ou comme une tension secondaire par rapport à la priorité militaire [9]. Guillamón rejette ce cadre d’interprétation, considérant que subordonner la révolution à la guerre revient à accepter, d’emblée, la restauration de l’État bourgeois et la défaite politique du prolétariat.

Dans le cas de Chris Ealham, Guillamón trouve davantage de points de convergence, notamment dans l’analyse du rôle des quartiers ouvriers de Barcelone et de la violence révolutionnaire en tant que phénomène social organisé [10]. Cependant, Guillamón se démarque de toute lecture qui n’aborde pas explicitement la question du pouvoir et de la destruction de l’État comme problème central de la révolution.

De son côté, Ronald Fraser a fourni une précieuse reconstitution collective de l’expérience vécue par les protagonistes anonymes de la guerre. Cependant, selon Guillamón, cette histoire vue d’en bas souffre d’un manque de théorisation politique qui permettrait de comprendre les causes structurelles de la défaite révolutionnaire.[11]

Enfin, contrairement à Ángel Viñas et à l’historiographie institutionnelle liée à l’État démocratique actuel, Guillamón soutient que la défense acritique de la République conduit à une justification implicite de la répression exercée contre les révolutionnaires en 1937-1938. L’histoire officielle, en ce sens, ne se contente pas de sélectionner les faits qu’elle considère légitimes, mais établit également les limites de ce qui est historiquement pensable [12].

8. Critique épistémologique et politique de la « mémoire démocratique » institutionnelle : Benjamin contre l’histoire des vainqueurs.

La critique de l’histoire officielle et de la mémoire démocratique institutionnelle formulée par Agustín Guillamón trouve un éclairage particulièrement pertinent à la lumière des Thèses sur la philosophie de l’histoire de Walter Benjamin . Dans cet ouvrage, Benjamin met en garde contre le fait que toute conception historiciste du passé est construite du point de vue des vainqueurs et que la tâche du matérialisme historique consiste à présenter l’histoire à rebours [13].

La mémoire institutionnelle démocratique correspond pleinement à ce que Benjamin nomme le continuum de l’histoire : un récit progressif qui relie la Seconde République, la lutte antifasciste et l’État démocratique actuel comme autant d’étapes d’un même processus d’émancipation. Dans ce récit, la révolution prolétarienne de 1936 apparaît nécessairement comme une anomalie tragique, un excès qui interrompt le cours légitime de l’histoire.

Dans cette perspective benjaminienne, Guillamón situe la révolution vaincue non comme un épisode révolu, mais comme une image dialectique chargée d’une pertinence contemporaine. L’expérience des comités, du pouvoir ouvrier et de sa destruction n’appartient pas à un passé clos, mais constitue un champ de possibilités historiques obstrué par la victoire contre-révolutionnaire. La mémoire démocratique, en fermant ce champ, se fait l’écho d’une histoire écrite du point de vue de la victoire de l’État.

Benjamin avertit également que même les morts sont en danger si l’ennemi finit par triompher. Guillamón prolonge cette intuition en montrant comment la mémoire institutionnelle réhabilite les victimes pour mieux les dépouiller de leur statut de sujets révolutionnaires. Les vaincus sont honorés comme victimes, mais vaincus une seconde fois lorsque le sens politique de leur lutte leur est ôté.

Ainsi, la mémoire démocratique se révèle comme une forme contemporaine de l’histoire des vainqueurs : une histoire qui gère le souvenir pour empêcher le passé de devenir présent (Jetztzeit), c’est-à-dire un moment d’interruption capable d’éclairer d’un jour nouveau le présent [14]. À l’inverse, l’œuvre de Guillamón reprend la tâche de Benjamin de sauver la mémoire des vaincus, non pour l’intégrer au récit officiel, mais pour maintenir ouvert le conflit historique.

En ce sens, l’œuvre de Guillamón ne cherche pas à sauver le passé, mais à le racheter dans le seul sens possible pour le matérialisme historique : faire de la défaite révolutionnaire un instrument de critique radicale du présent.

Conclusion

L’ouvrage historique d’Agustín Guillamón constitue une contribution essentielle à la compréhension de la guerre civile espagnole comme une révolution sociale avortée. Son analyse des comités, des structures de pouvoir, de la famine et de la répression rompt avec le consensus historiographique dominant et impose une réévaluation du rôle de l’État républicain et des responsabilités politiques des organisations ouvrières.

Plus qu’un historien universitaire au sens strict, Guillamón se positionne comme un théoricien de l’expérience historique du prolétariat. Ou, pour paraphraser Michelet, comme un « vengeur des peuples », voire un vengeur de la classe ouvrière. Son œuvre ne vise ni la réconciliation ni la mythification du passé, mais bien l’élaboration d’ une critique de la défaite , dont le souvenir demeure subversif et politiquement dérangeant. C’est parce que personne, absolument personne, à l’exception de Guillamón, n’a essayé de tirer les leçons de cette défaite.

Équilibre. Cahiers d’histoire

Notes

[1] : Guillamón, A., La révolution des comités , Aldarull / El grillo libertario, Barcelone, 2012, Introduction.

[2] : Guillamón, A., Thèse sur la guerre d’Espagne et la situation révolutionnaire créée le 19 juillet 1936 en Catalogne , dans Balance. Cuadernos de historia , n° 38, 2014.

[3] : Guillamón, A., Les Comités de défense de la CNT à Barcelone (1933-1938) , Aldarull, Barcelone, 2011.

[4] : Guillamón, A., Los Amigos de Durruti. Histoire et antologie de textes , Aldarull / Descontrol, Barcelone, 2013.

[5] : Guillamón, A., Barricades à Barcelone , Espartaco, Barcelone, 2007.

[6] : Guillamón, A., La guerre du pain. Faim et violence dans la Barcelone révolutionnaire. De décembre 1936 à mai 1937. Aldarull / Descontrol, Barcelone, 2014 ; Répression contre la CNT et les révolutionnaires. Faim et violence dans la Barcelone révolutionnaire. De mai à septembre 1937.  Descontrol, 2015.

[7] : Guillamón, A., Le groupe d’affinité qui a publié le journal anarchiste clandestin Alerta…! Web Ser Histórico, 20-8-2022 ; La « nébuleuse » comme formule organisationnelle anarchiste. Web Ser Histórico, 22-8-2023.

[8] : Preston, P., La guerre civile espagnole , Débat, Madrid, 2006 ; Casanova, J., Église de Franco , Crítica, Barcelone, 2001.

[9] : Bolloten, B., La guerre civile espagnole. Révolution et contre-révolution , Floating, Barcelone, 1989.

[10] Ealham, C., La lutte pour Barcelone. Classe, culture et conflit, 1898-1937 , Alianza, Madrid, 2005. Voir en particulier l’analyse des quartiers ouvriers et de la violence révolutionnaire comme un phénomène social organisé, bien que sans une théorisation explicite du problème du pouvoir et de l’État.

[11] Fraser, R., Souvenez-vous-en et rappelez-le aux autres. Histoire orale de la guerre civile espagnole , Crítica, Barcelone, 2007. Il fournit une reconstruction chorale des expériences populaires, précieuse au niveau testimonial, mais manquant — du point de vue de Guillamón — d’une élaboration politique des causes structurelles de la défaite révolutionnaire.

[12] Viñas, Á., La solitude de la République , Crítica, Barcelone, 2006. Pour Guillamón, cette ligne historiographique tend à légitimer rétrospectivement la défense de l’État républicain et à justifier implicitement la répression des secteurs révolutionnaires au nom de la légalité et de l’efficacité militaire.

[13] Benjamin, W., Thèses sur la philosophie de l’histoire , dans Illuminations , Taurus, Madrid, 1971. Notamment la thèse VII, où il est affirmé que tout document de civilisation est simultanément un document de barbarie et que l’histoire dominante est toujours écrite du point de vue des vainqueurs.

[14] Benjamin, W., Thèses sur la philosophie de l’histoire , thèses XIV et XVIII. Le concept de Jetztzeit (temps présent) comme interruption du continuum historique nous permet de penser la révolution vaincue de 1936 non pas comme un passé clos, mais comme une possibilité historique latente, bloquée par la victoire contre-révolutionnaire et par la mémoire institutionnelle.

Bibliographie de l’article

Benjamin, W., Thèses sur la philosophie de l’histoire , dans Illuminations , Taurus, Madrid, 1971.

Bolloten, Burnett, La guerre civile espagnole. Révolution et Contre-révolution , Grijalbo, Barcelone, 1989. Casanova, Julián, Église de Franco , Crítica, Barcelone, 2001.

Durgan, Andy, Communisme, révolution et mémoire historique , El Viejo Topo, Barcelone, 2014.

Ealham, Chris, La lutte pour Barcelone. Classe, culture et conflit, 1898-1937 , Alianza, Madrid, 2005.

Fraser, Ronald, Souviens-toi de ça et rappelle-le aux autres , Crítica, Barcelone, 2007.

Godicheau, François, « Les journaux anarchistes clandestins en 1937-1938 : les voix de la base militante ? ». Ayer, 2004, p. 175-205.

Graham, Helen, La République espagnole en guerre , Débat, Madrid, 2006.

Guillamón, Agustín, Barricades à Barcelone , ​​Espartaco, Barcelone, 2007.

Guillamón, Agustín, Les Comités de défense de la CNT à Barcelone (1933-1938) , Aldarull, Barcelone, 2011. Cinquième édition dans Descontrol, 2020.

Guillamón, Agustín, La révolution des comités , Aldarull / El grillo libertario, Barcelone, 2012.

Guillamón, Agustín, Les Amis de Durruti. Histoire et anthologie de textes , Aldarull / Descontrol, Barcelone, 2013.

Guillamón, Agustín, La Guerre du pain. De décembre 1936 à mai 1937. Aldarull/Descontrol 2014. Aldarull / Descontrol, Barcelone, 2014.

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Guillamón, Agustín, Le groupe d’affinité qui a publié le journal anarchiste clandestin Alerta…!. Web Ser Histórico, 20-8-2022 ; La « nébuleuse » comme formule organisationnelle anarchiste. Web Ser Histórico, 22-8-2023.

Preston, Paul, La guerre civile espagnole , Débat, Madrid, 2006.

Viñas, Ángel, La Solitude de la République , Crítica, Barcelone, 2006.

Bibliographie d’Agustín Guillamón

– Documentation historique du trotskisme espagnol. De la guerre civile à la rupture avec la Quatrième Internationale . (Ediciones de la Torre, Madrid, 1996)

– Barricades à Barcelone (Spartacus, 2007 / Lazo, 2013 / Descontrol, 2014). Traduit en français dans Spartacus, 2009.

– Les Comités de défense de la CNT à Barcelone (Aldarull, 2011 / Cinquième édition dans Descontrol, Barcelone, 2020) ; traduit en italien (Gatto Rosso, 2013), en anglais (AK Press/Kate Sharpley Library, 2014), en français (Coquelicot, 2014), en catalan (Malapècora, 2016) et en grec (2017).

–  Tétralogie intitulée  Faim et violence dans la Barcelone révolutionnaire :

Tome 1 : La révolution des comités. De juillet à décembre 1936. (Aldarull/El grillo libertario, 2012)

Tome 2 : La guerre du pain. De décembre 1936 à mai 1937. (Aldarull/Descontrol 2014)

Volume 3 : Insurrection. Les jours sanglants du 3 au 7 mai 1937. Descontrol, 2017. [ Édité en anglais par AK Press/Kate Sharpley Library, 2020]

Volume 4 : La répression contre la CNT et les révolutionnaires. De mai à septembre 1937.  (Descontrol, 2015)

– La terreur stalinienne à Barcelone (1938) (Aldarull/Descontrol, 2013)

– Les Amis de Durruti. Histoire et anthologie de textes . (Aldarull/Descontrol, 2013. Deuxième édition dans Descontrol 2021) ; version abrégée en anglais (AK Press, 1996)

– Correspondance entre Abel Paz et García Oliver . Annexe : Thèses sur la guerre civile espagnole et la situation révolutionnaire créée le 19 juillet en Catalogne (Descontrol, 2016). Publié en français (Ni patrie ni frontières, 2016).

– Josep Rebull, la voie révolutionnaire . Descontrol, 2017 ; traduit en français par Spartacus en 2014.

– Nationalistes contre anarchistes en Cerdagne (1936-1937). En collaboration avec Antonio Gascón. Décontrôle, 2018

– Barcelone, mai 1937. Anarres Books, Buenos Aires, 2019. En français dans Syllepse, 2023

– Le massacre de la caserne Carlos Marx. Calumnia, Majorque, 2020

– La Révolution russe : une perspective critique et libertarienne . Descontrol, 2020

-Els incontrolats . Le Local, 2020.

-Échos et pas perdus de Juan García Oliver . Calumnia, Majorque, 2021

-Durruti sans mythes ni labyrinthes et autres vignettes . Sabotages des rêves, janvier 2022.

– CNT contre AIT. Les comités supérieurs de la CNT contre l’opposition révolutionnaire interne et internationale . Manque de contrôle, 2022.

– Amadeo Bordiga du Parti communiste italien. Hermanos Bueso, Madrid, 2024

– Anarchistes et ordre public. Josep Asens et les patrouilles de contrôle . Décontrôle, 2025.

Il a collaboré à l’édition des Œuvres complètes de Munis et a participé, en tant que conseiller historique, au documentaire « Munis. La voix de la mémoire [révolutionnaire] » (2011). Promoteur du Manifeste. Combat pour l’histoire (1999). Auteur de plusieurs contributions aux ouvrages collectifs : Barcelone rebelle (Octaedro, 2003) ; Moments insurrectionnels. Révoltes, soulèvements et processus révolutionnaires (El Viejo Topo, 2006) ; Tout changer (Laberints, 2014) ; Anarchisme d’État. La Commune de Barcelone (Ni patrie ni frontières, 2015), Biografías del 36 (Descontrol, 2016), Entusiastas olvidados (Descontrol, 2016), outre les nombreux articles publiés dans la revue Catalunya de la CGT (en catalan), dans Libre Pensamiento, dans La Idea, dans Redes Libertarias et dans d’autres publications, ainsi que sur les sites Ser Histórico, Alasbarricadas et Portail Libertario OACA.

Toujours dans le but d’arracher l’histoire à l’ignorance de l’oubli, à la falsification politique ou à l’académisme universitaire, car sans une théorisation des expériences historiques du prolétariat, il n’y aurait pas de théorie révolutionnaire.