
Le million de personnes qui est descendu dans les rues le 18 septembre dernier était mû par un désir de ne plus subir les diktats d’une classe politique discréditée. Pour les uns, il fallait augmenter les salaires, pour d’autres c’est la peur de la précarité, notamment chez les jeunes que nous avons pu croiser, qui était au cœur des revendications. Ceux qui avaient battu le pavé en 2023 souhaitent toujours un gel de la réforme des retraites ainsi qu’un plan d’aide aux services publics. Les politiciens de gauche qui aspirent au pouvoir pour prendre leur part du gâteau se sont rangés du côté des manifestants comme s’ils étaient les alliés naturels des travailleurs. Que n’ont-ils pas appliqué leurs recettes magiques quand ils étaient eux-mêmes au gouvernement. De Faure à Mélenchon en passant par les écolos politiciens, supplétifs de la gauche électoraliste. Toujours du côté des riches au final, car c’est quelques miettes qu’ils veulent prendre aux nantis alors que nous, c’est le tout le gâteau que nous voulons : la gestion directe des entreprises et des services publics et toute la richesse qui nous revient de droit en tant que producteurs. Parce que si nous laissons faire les profiteurs de tous acabits, nous allons vers tous les murs possibles et imaginables : mur de la dette, mur de la catastrophe climatique, mur du fascisme, mur des services publics qui s’érodent, mur de la guerre qui vient…Ce sont des milliards d’intérêts que nous coûte la dette de Macron et des patrons, ce sont des milliards que nous coûtent les inondations et journées de canicule chaque année, ce sont des milliards que nous coûtent la pollution de l’air, des terres etc. Notre santé est hypothéquée par les malfaisants de l’agro-industrie, de la pétrochimie et de tous ceux qui produisent des polluants éternels, des aliments ultra-transformés…. Leurs profits, nos cancers ! Leurs profits, notre diabète, notre obésité, notre infertilité ! Leurs profits, nos troubles neurocomportementaux, dégénératifs etc. Il a fallu combien d’années pour dénoncer les méfaits du tabac sur la santé ? Alors que l’Etat avait le monopole des manufactures et engrangeait des taxes et impôts…Combien de temps pour dénoncer la dangerosité du plomb et de l’amiante qui a coûté la vie à tant de travailleurs.
D’après une étude de la Commission européenne, les substances qui mettent en danger la santé des gens rapporteraient près de 3 milliards d’euros par an à ceux et celles qui les fabriquent alors qu’elles coûtent dix fois plus par an aux systèmes de soin. Les comptes publics avec nos impôts financent donc les dommages collatéraux des entreprises qui nous empoisonnent. Et les politiciens de droite et d’extrême-droite quand ce n’est pas à gauche demandent de plus en plus de règles simplificatrices pour mieux satisfaire les gros faiseurs de fric alors qu’au même moment les services de santé sont à l’os. Et le fuyard Bayrou voulait même, ce cynique personnage, réduire la prise en charge des affections de longue durée. L’assemblée nationale vote la loi Duplomb et demande encore et encore des coupes budgétaires pour la santé ! C’est le paradoxe des cyniques.
Alors, à tous ces casseurs de services publics, à tous ceux qui favorisent les pollueurs, faisons-leur payer leurs turpitudes, leurs lâchetés, leurs incompétences. Tu casses et tu pollues, tu raques et tu dégages! Les politiciens d’aujourd’hui se cachent derrière la cacophonie parlementaire et les dissensions pour mieux nous entourlouper. Ils sont aussi responsables que les pollueurs.
Notre anarchisme veut prendre le contre-pied de ces dérives parlementaires et mettre l’humanisme libertaire au centre des solutions pour aller vers un autre futur autogestionnaire, pour redonner de l’air à la vie. Les discours des Lecornu (et autres futurs successeurs) sont usés jusqu’à la corde. Ils bâtissent leur monde par l’exploitation du ressentiment en imposant leurs lois par la force sous couvert démocratique.
Etienne de la Boétie avait déjà bien analysé les choses à son époque et nous pourrions pour ceux qui construisent leur stratégie de conquête du pouvoir, affirmer que l’amitié est une vertu, ce dont ils semblent tous dépourvus : « Il ne peut y avoir d’amitié là où est la cruauté, là où est la déloyauté, là où est l’injustice ; et pour les méchants, quand ils s’assemblent, c’est un complot, non pas une compagnie ; ils ne s’entraiment pas, ils s’entrecraignent, ils ne sont pas amis, mais ils sont complices. »
Qu’ils dégagent tous et toutes !
Mika (GLJD)