
Les militaires se sont réjouis, il n’y en avait que pour eux. Les flonflons, la marseillaise, les drapeaux, les cocoricos et surtout le pognon. Macron, c’est le Gargamel qui bouffe les services publics et donne en contrepartie au complexe militaro-industriel.
Alors que la Loi de programmation militaire (LPM) prévoit déjà 413 milliards d’euros pour les armées entre 2024 et 2030, avec des augmentations budgétaires annuelles de 3 milliards, Macron va accentuer encore l’effort guerrier. Dans un contexte de finances publiques mal en point où Bayrou cherche 40 milliards pour réduire le déficit et la dette, le budget des armées sera sanctuarisé. Le budget de la défense est « sacré » ; on va bientôt nous ressortir le Te Deum.
« Défendons notre liberté », mais aussi « nos armées qui défendent notre liberté », dixit le président lors de son allocution le 13 juillet 2025. Le ton est donné : tout pour l’armée et chacun va devoir contribuer, surtout les travailleurs. Macron a la recette : « En tout état de cause, nous refusons que ce réarmement passe par l’endettement. Notre indépendance militaire est indissociable de notre indépendance financière. Il sera financé par plus d’activité et plus de production ». Lui, le spécialiste de l’endettement de la France avec son quoiqu’il en coûte et ses politiques économiques, nous explique en gros qu’il va falloir donner un coup de collier et travailler plus et plus longtemps. Et la défense de la patrie est convoquée : « Le salut de la patrie suppose que nous dépensions plus pour notre défense et que chacun prenne sa part de cet investissement ». Chacun devra prendre sa part ; on individualise les responsabilités. Mais qu’on ne s’inquiète pas, les dépenses militaires, l’économie de guerre seront « sources de richesses pour notre PIB, notre économie et notre territoire ». En gros, c’est un bon investissement. Et puis à la rentrée, Macron nous sortira du chapeau un projet pour la jeunesse. Il va nous ressortir un SNU new- look.
En attendant, le chef de l’Etat va renforcer le budget des armées avec 64 MILLIARDS D’EUROS à l’horizon 2027 et indique : »alors que nous avions prévu de doubler le budget d’ici 2030, nous allons le doubler d’ici 2027″.
En plus de la loi de programmation actuelle, Emmanuel Macron souhaite 3,5 milliards d’euros de dépenses supplémentaires en 2026 puis 3 milliards de plus en 2027… Au total, « nous consacrerons, 64 milliards d’euros pour notre défense en 2027. C’est le double du budget dont disposaient les armées en 2017 ». Les sommes sont astronomiques. Quand il s’agit de trouver de l’argent pour les retraites, la santé, l’école etc., c’est peau de balle. Par contre pour faire la guerre ou la préparer, on sort des milliards en veux-tu en voilà. Le ruissellement va encore profiter aux mêmes : les patrons.
Et la rémunération des militaires sera revue à la hausse. Les fonctionnaires eux se serreront encore la ceinture et les retraités seront mis à contribution. On connaît le refrain.
Macron se refuse à l’endettement donc il prépare l’austérité en demandant « l’effort de toute la nation pour la défense de tous les Français ». Peu avant le discours présidentiel, le chef d’état-major Thierry Burkhard préparait déjà l’opinion publique à cette économie de guerre, en évoquant lui aussi la fameuse « menace russe ».
La guerre froide est terminée mais on nous réchauffe la menace russe. Déjà en 1981, juste avant l’élection de François Mitterrand, on brandissait la menace russe et les chars russes qui allaient entourer Paris en cas de victoire de la gauche…
Certes Poutine est un autocrate, peut-être même un maffieux. C’est certainement une ordure. On le voit agir en Ukraine avec ses frappes de drones et de missiles pour terroriser la population civile ukrainienne.
Mais la peur n’évite pas le danger. Si la Russie veut éradiquer quelques villes françaises en utilisant des armes nucléaires, elle peut le faire. La vie humaine pour les généraux russes n’a que peu de valeur. Alors pourquoi sacrifier nos services publics, nos conquis sociaux pour investir des milliards si ce n’est pour gorger de profits les actionnaires des usines de marchands de canon ou plutôt de mort.
L’Europe dépense déjà trop d’argent pour sa défense. Aller dans le sens de l’Otan dirigée de facto par Trump, c’est valider la stratégie du chaos de celui-ci. Le crétin Trump est versatile, ce n’est pas quelqu’un de fiable et se mettre dans les roues d’un tel individu, c’est manqué de jugement, de discernement et de perspectives.
Pacifistes et antimilitaristes, les libertaires continueront à prôner l’amitié entre les peuples. Si tu veux la Paix, prépare la Paix. Les travailleurs n’ont pas de patrie et n’ont aucun intérêt à guerroyer car ils seront toujours en première ligne de la future boucherie.
- Briollet (GLJD)