Les syndicats à la rescousse du NFP

Un certain nombre de militants se soude et s’agrège aujourd’hui  pour demander au NFP d’arrêter ses effets de manche et ses divisions partisanes. Pour appliquer le programme, rien que le programme comme dirait Mélenchon. Ces acteurs et actrices de la société civile désirent des ministres de combat sur les questions sociales et sociétales. Si cela part d’un bon sentiment, la démarche nous gêne parce que comme d’habitude, les dirigeants syndicaux et ce n’est pas nouveau et uniquement dû à Sophie Binet, pensent toujours à un débouché politique aux luttes sociales. C’est tout le piège politicien car bien souvent malgré des mobilisations de masse, les dirigeants syndicaux, faute d’indépendance et de raisonnement combatif, s’arrangent, faute de « débouchés politiques », à freiner voire saborder les grèves reconductibles par exemple, alors que certaines branches professionnelles y sont prêtes.

Nous préférons la démarche inverse qui obtient davantage de concessions de la part de l’Etat et du patronat. Une grève générale, avec occupations d’usines, de bureaux etc. qui dure, a sans conteste le poids nécessaire pour imposer les choix, demandes et revendications des travailleurs. Dans ce cas, ce sont les politiciens qui poussés au derrière sont obligés de négocier au profit des salariés et des chômeurs. Ce n’est pas encore la gestion directe des entreprises désirée par les anarchistes mais c’est une méthode qui a déjà produit des résultats contrairement à la sollicitation de politiciens qui font de la politique dans un cadre donné avec les contraintes du système dont ils ne veulent pas sortir.

Le programme du NFP ? Avec un président de la République contre, avec un patronat préférant un gouvernement RN, avec la BCE…le déficit public, les agences de notation, un contexte budgétaire tendu etc. Inapplicable tout simplement dans le cadre économique actuel.

Ce programme NFP n’est pas un programme anticapitaliste. Pourquoi ? Parce qu’il ne dénonce pas le capitalisme fondé sur les profits. Les travailleurs produisent tout mais ils ne possèdent quasiment rien. Ils se font voler le fruit de leur travail : les riches sont donc des voleurs. La loi punit le vol mais laisse le capitaliste voler en toute impunité sous couvert d’un libre accord entre partenaires alors que le travailleur est contraint de travailler pour vivre. Nous sommes dans le culte de l’argent et la soif de possession pour une infime minorité au détriment de ceux qui produisent les richesses. Aucune justice n’est possible dans un système fondé sur la propriété et l’accumulation. Ni l’équité, ni l’égalité ne peuvent exister entre un maître et un esclave salarié. La politique a des effets corrupteurs : celui qui plonge en eau trouble se salit forcément. Les compromis faits par les socialistes ont éliminé le socialisme des partis socialistes. La « réussite » socialiste, des socialistes de gouvernement, a signé la faillite du socialisme. Et aujourd’hui, le PS qui a quasiment doublé le nombre de ses élus aux dernières législatives, cherchent à faire la cerise à LFI pour mieux s’en affranchir. Ce PS qui revient de loin (cf le score du PS à la dernière présidentielle) trahira à nouveau les classes populaires. On les a vus à l’œuvre et sur la durée. Avec de tels alliés, pas besoin d’ennemis !

Les anarchistes veulent être libres, non asservis et nous devrions pouvoir avoir la chance de choisir la vie que l’on veut mener et de vivre avec qui l’on veut. L’anarchisme est donc contre les guerres, contre le recours à la violence contre d’autres, contre le monopole des richesses accaparées par quelques- uns, contre l’oppression, la domination et l’exploitation des gens. Il exprime donc une condition sociale où tous les hommes et toutes les femmes seraient libres et où tous et toutes profiteraient à égalité des bienfaits d’une vie sensée. Cette dernière ne peut advenir qu’en tenant compte d’une lutte contre le réchauffement climatique et en axant son devenir sur une écologie sociale et libertaire.

Ty Wi (GLJD)