Une seule solution : le socialisme libertaire.

Autogestion4

Depuis la conquête de l’Amérique dans l’histoire officielle, les Européens ont commencé à mépriser et à écraser des peuples entiers, à asservir ou assassiner des milliers de personnes, à les dépouiller de leurs ressources et ainsi enrichir les monarchies, la noblesse et plus tard la bourgeoisie. Pour établir le capitalisme et la propriété privée, ils ont imposé les États grâce à leurs armées, versant le sang de milliers et de milliers de personnes qui ne voulaient pas rompre le lien avec la nature et en être dépouillé pour la voir détruite, et ils se sont agenouillés puis plus tard sont devenus les esclaves salariés dans les usines.

Les Européens jugeaient le monde de leur point de vue et de ses paramètres culturels pour renforcer le colonialisme ou l’esclavage. Ils se sont proclamés la civilisation la plus importante de la planète, ils se sont accrochés à l’ethnocentrisme et au racisme, ils ont qualifié le reste de l’humanité de non civilisé, barbare et inférieur au reste de l’humanité et ont ainsi justifié l’impérialisme et ses conséquences, le pillage et les atrocités qui ont été commis tout au long des siècles. La religion chrétienne a été associée à ce processus.

Aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, les Européens possédaient déjà l’Amérique, l’Afrique et l’Asie. Le pillage des matières premières, des sources d’énergie, des minéraux et du travail a conduit en Europe à la centralisation des économies des grandes puissances européennes qui a déclenché la Première Guerre mondiale en 1914, ce qui a conduit à la mort des millions de personnes. La barbarie des tranchées a été superbement décrite sur les plans littéraire et cinématographique.

Aujourd’hui, le capitalisme a évolué et ce sont les grandes entreprises qui exercent le pouvoir, et leurs groupes de pression sont essentiels dans la politique internationale. Les matières premières sont souvent extraites par de grandes sociétés multinationales dans les pays dits en voie de développement, où des États semi-féodaux assujettis économiquement aux Européens sont en conflit permanent. L’industrie qui a été forgée aux XIXè-XXè siècles en Europe a été délocalisée et a été transférée dans les pays en développement qui fournissent une main-d’œuvre bon marché. Les enfants, les femmes et les hommes peuvent travailler dans ces pays pendant des heures, pour des journées sans fin, pour des salaires ridicules ou même un peu de nourriture. Les pratiques mafieuses de certaines grandes marques de sport sont bien connues.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’État-providence a été utilisé en Europe pour détruire les idéologies qui cherchaient à vaincre le capitalisme et à renforcer la paix sociale. Actuellement, la politique des Etats européens est le démantèlement de l’Etat-providence et les conquêtes ouvrières. Ainsi, à travers diverses réformes du travail, ils ont instauré une flexibilité sur le marché du travail, augmentant le chômage, abaissant les salaires et conduisant à la démobilisation et à la soumission des travailleurs. La crise du Covid a changé un peu la donne sur le plan de milliards distribués par les Etats mais parallèlement la pauvreté s’est accrue. Les patrons ont été mieux servis que les travailleurs comme à l’accoutumée.

De nombreuses personnes des pays en développement ou du «tiers monde», en raison du pillage de leurs richesses et de l’instabilité politique, sont contraintes d’émigrer vers les pays plus développés. De même, de nombreuses personnes du sud de l’Europe sont contraintes d’émigrer vers l’Europe centrale et septentrionale.

Les employeurs utilisent ces travailleurs dans des conditions de travail misérables. L’État et les employeurs les désignent, défendant le nationalisme et le racisme, et les utilisent comme bouc- émissaire pour créer la peur et la confrontation avec les travailleurs nés dans les pays européens, pour continuer à développer des politiques de réduction et de flexibilisation du marché du travail.

Pour maintenir la soumission et la peur des travailleurs migrants, les États utilisent la bureaucratie pour durcir les conditions de séjour dans les pays d’Europe où les extrêmes droites fleurissent et utilisent la police pour effectuer en permanence des contrôles au faciès.

Hier comme aujourd’hui, les travailleurs sont condamnés à travailler pour les parasites : des patrons et tous ces politiciens ou monarques qui vivent dans les institutions de l’État. Nous devons subir leurs guerres, les expulsions de nos maisons, la misère à laquelle ils nous ont condamnés et la criminalisation de la protestation. Seules l’auto-organisation et l’action directe nous apporteront un changement de rapports de force.

Pour le dépassement du capitalisme, de l’État et de ses courroies de transmission. Une seule solution : le socialisme libertaire.

 

Kropotkine, bien des années avant la Première Guerre mondiale, à Londres, et à partir de « Freedom », a commencé à considérer les trois grands mouvements du prolétariat anglais: les syndicats, les coopératives et les municipalités pour les unifier dans une sorte de synthèse globale et jeter les bases d’une société socialiste. Et dans un autre essai: pourquoi pas une ville coopérative?, écrit dans une période de chômage généralisé, Kropotkine a soulevé la question de savoir si, grâce à une collaboration entre syndicats et organisations coopératives, on ne pouvait pas essayer de construire une «ville coopérative» avec tous les prémisses d’une existence future. Alors, Kropotkine a clairement vu la nécessité d’une activité constructive et créative au sein du mouvement ouvrier, disant qu’il était convaincu que pour la réalisation du socialisme, il y avait quelque chose de plus qu’un mouvement de défense contre les attaques du capitalisme ou une action de propagande pour préparer les masses à la pensée socialiste.

Aujourd’hui, nous comprenons encore mieux combien d’idées et de tentatives constructives sont nécessaires pour le développement futur du socialisme. L’état sombre du mouvement socialiste, son absorption complète dans la politique de l’Etat bourgeois d’une part, et d’autre part sa sclérose dogmatique dans des formules codifiées de concepts sans vie, qui se manifeste souvent aussi dans notre mouvement, conduisent à un manque d’activité créative. Pour ces raisons, une intervention plus énergique est urgente de notre part dans les secteurs les plus divers que nous venons d’évoquer et surtout un contact plus étroit avec les différentes tendances qui identifient le salut du développement humain dans une activité autonome et constructive.