Voyage en prose libertaire

oulala

Libertaire de cœur, dans un écrin de verdure, au sein d’une coquille de nacre, d’un squat ou d’une communauté d’idées, vue par brillance, transparence, connaissance, nos souvenirs s’animent et dévalent des livres de nos précurseurs. Ils s’en sont allés vers la lumière, tels des philosophes qui se jouent des jeux de miroirs et œuvrent pour se retrouver libres. Choqués parfois par l’horreur du monde, de leur douce folie, ils se parent de fleurs d’amour. Et s’il existe trois vérités comme l’affirment certains Africains : la tienne, la mienne et la vérité, la vérité des libertaires est basée sur les faits démontrés, rationnels, sur l’empathie et l’intelligence, cette sensibilité cristallisée. Les vérités changent et se modulent avec le temps, un rien les altère. Leurs grands yeux ouverts sur le monde flottent dans un espace sans limites avec une histoire qui n’est que de la géographie dans le temps. Les racines des libertaires se trouvent dans la misère du peuple, dans les inégalités qu’ils réprouvent et combattent, dans leur soif de liberté. La pluie et le sang ruissellent de leurs ailes ; pourtant, increvables, ils donnent quelques feuillets d’amour, d’entraide, à effeuiller. Ils dansent leur vie, las de l’éphémère transmutation et s’arrachent à la tourbe, à l’esprit grégaire. Le temps dévore notre bref passage sur Terre ; les libertaires volent sur un rai de lumière pour mieux inonder l’atmosphère de leurs lumières. Ils fixent leurs rêves, chevaliers de l’utopie, à coups de propagande livresque et d’actions dantesques. La vie s’ouvre sous leurs pas, petit à petit, jusqu’à l’abolition de l’Etat. Cette vie scandée comme un chant révolutionnaire pour ne pas se perdre dans la forêt des notes et des paroles. Notre mémoire, pour l’instant, des vaincus, est comme un grenier plein de coffres secrets qui attendent le moment de nous fournir des armes à fourbir. Le marchand de sable capitaliste passe et lance son sable d’hypnose collective tandis que l’esprit libertaire rêve de légèreté, d’équité, de rencontres et d’une société d’envol vers des songes s’accrochant aux étoiles filantes. Souvent esclave salarié, heureux celui ou celle qui profite de nombreuses années à la retraite, en bonne santé. L’exemple est la plus élégante des langues, loin des convenances sociales et des intérêts mondains. Notre générosité fait partie du patrimoine mondial des travailleurs. Il nous faut la force, la justice et la raison. Malgré le secours que promettent les cierges et les hommes en noir, le libertaire, libre-penseur, ignore les préjugés et la religion. Comment penser librement à l’ombre d’une église ou d’une mosquée ? Dans ses yeux, brille la plus haute noblesse. Chaque anarchiste est un homme ou une femme, juge souverain de ses actes qui souhaite être propriétaire de sa vie. Nous attendons l’heure où la tornade libertaire balaiera les entreprises, les écoles, les GAFA du vieux monde.

Nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde neuf dans nos cœurs (Durruti)

Patoche (GLJD)