La véritable alternative, c’est socialisme libertaire ou barbarie.

Réfugiées ukrainiennes

La démocratie et le fascisme ne s’opposent pas toujours, et parfois se complètent ; alternativement ou à l’unisson. Tous les partis qui se drapent de front républicain ou de proposition d’alliance antifasciste ne font que servir la soupe au système en place. Il s’agit en l’occurrence de soumettre les travailleurs à l’alternative entre fascisme ou antifascisme, obstruant de fait toute voie anticapitaliste dont la voie libertaire.

La fonction de la social-démocratie (PS, écologistes électoralistes…) est de détourner les luttes du prolétariat de leur objectif révolutionnaire et anticapitaliste, pour les conduire à la défense de la démocratie bourgeoise. L’exemple d’un Manuel Valls est à ce titre un exemple significatif. Il faut préparer l’autel de l’unité antifasciste « sacrée », procéder à tous les sacrifices économiques « nécessaires », y compris les libertés démocratiques et le niveau de vie des travailleurs pour remiser et cantonner l’extrême droite à la lisière du pouvoir.

Le parti Reconquête de Zemmour manque de programme, car les différents points de son prétendu projet politique ne peuvent être qualifiés que de laissez-passer pour le capitalisme sauvage et l’asservissement du prolétariat, notamment celui issu de l’immigration. Le Zemmourisme comme solution ? Le Zemmourisme n’est pas un produit des couches réactionnaires de la bourgeoisie, ni un produit d’une société féodale, mais plutôt le produit d’un capitalisme avancé qui, face à la crise économique galopante qui approche, passe à l’offensive pour affaiblir le monde ouvrier. C’est une future roue de secours.

Il y a une continuité éventuelle, certains diront essentielle, entre la démocratie et le fascisme, tout comme au XIXe siècle il y avait une continuité fondamentale entre le libéralisme et la démocratie. Au lieu d’alterner au gouvernement, les méthodes social-démocrate et fasciste tendent parfois à se confondre. Ces deux méthodes sont deux voix différentes défendant finalement les mêmes intérêts : ceux du grand capital financier et des multinationales.

La gauche, et d’autres, nous demandent d’accepter avec joie le capitalisme sauvage, corrompu et dépassé actuel pour nous sauver du fascisme. A chaque élection dorénavant, c’est le mantra.

Le fascisme et la démocratie n’étaient que deux formes différentes de gouvernement du capitalisme au XXe siècle( 1920-1945), mais aujourd’hui, le capitalisme est un système obsolète, qui ne peut nous offrir que la misère, la destruction, la guerre, l’horreur et la mort. Pour la première fois dans l’histoire, la possibilité de la disparition de l’espèce humaine et de toute vie sur la planète est évoquée, en raison de l’exploitation incontrôlée et excessive des ressources naturelles par un capitalisme sauvage et suicidaire. Sans compter l’utilisation possible de l’arme nucléaire. D’ailleurs, nous sommes inquiets car les médias préparent les esprits à cette éventualité. Sans compter que les marchands de canon font des profits de plus en plus colossaux et qu’ils sont propriétaires de nombreux médias…Les Américains qui arment l’Ukraine ne sont pas des philanthropes et attendent un retour sur investissement comme on dit dans le jargon économique.

L’alternative n’est pas le fascisme ou l’antifascisme, car tous deux défendent au final le système capitaliste, tout en nous trompant par une fausse confrontation. La véritable alternative, c’est socialisme libertaire ou barbarie.

La mondialisation change légèrement les règles du jeu. Une nouvelle classe patronale (moins d’un pour cent de la population) émerge, gestionnaire des multinationales, avec un caractère, une portée, une vie, des habitudes et des intérêts internationaux, opposée et différente de la classe patronale à caractère et portée nationale. Cette dualité peut se traduire par une confrontation ou une complémentarité. Il faudrait ainsi analyser finement les phénomènes, comme le Brexit, le mouvement indépendantiste catalan par exemple.

Chez les travailleurs, le chômage et le précariat entraînent aujourd’hui des phénomènes plus aliénants encore, comme le travailleur pauvre, avec des salaires de misère et la misère au bout des temps partiels non demandés. Cette nouvelle catégorie sociale déclassée manque d’ancrage géographique et est totalement indifférente voire inconsciente aux questions sociales, écologiques ou historiques. D’où la difficulté de les organiser. Les gouvernements démocratiques deviennent de plus en plus les otages de cette nouvelle classe patronale, qu’ils ne contrôlent pas comme ils le veulent même avec des entreprises nationales ou régionales.

Ainsi, l’apparence formelle des démocraties occidentales cache la gestion tyrannique de l’économie internationale par cette classe patronale minoritaire et élitiste, indépendante des États nationaux faibles, qui soumet et subordonne tout aux bénéfices et intérêts des grandes firmes multinationales. Ces dernières qui ne paient même pas d’impôts ou si peu compte tenu de leurs bénéfices, ne respectent pas la législation en vigueur dans les pays où elles exercent, polluent sans limite ni retenue, ou menacent d’aller ailleurs si la loi les mécontente…

Une organisation internationale de travailleurs nous manque cruellement en ces temps confus et incertains.

Patoche (GLJD)