Troisièmes Rencontres Internationales de l’Écologie Sociale à Liège

Coluche

Troisièmes Rencontres Internationales de l’Écologie Sociale à Liège

Le système capitaliste est mortifère. Sa logique du marché et des profits phagocyte la société entière, entraînant la destruction des liens sociaux et des écosystèmes. La compétition et la recherche de croissance perpétuelle capitaliste, conduisent à une concentration accélérée du capital et des moyens de production. Cela entraîne à son tour l’exploitation et la soumission d’une grande majorité de personnes, voire leur exclusion, au bénéfice d’une minorité de plus en plus riche et puissante. Cette soumission est fortifiée par l’amalgame que forme le capitalisme avec l’État-nation qui contrôle la police et l’armée comme instruments ultimes d’asservissement. Le capitalisme systématise également la soumission, celle des femmes, celle des pauvres ou des cultures non dominantes. Il instaure des rapports hiérarchisés; le patriarcat en est une de ses expressions les plus nuisibles. Il crée en continu des conflits armés et met en danger la vie sur notre planète.

Face à la certitude que ce système mène à l’autodestruction et à l’extermination, toute réforme politique, économique ou sociale partielle se révèle inutile, voire perverse. Le changement nécessaire implique un bouleversement des structures actuelles, mais aussi de notre façon de penser et d’agir, parce qu’il ne s’agit plus de geindre et de revendiquer mais plutôt de créer et de substituer. Se posent alors les questions: « Quoi faire ? », « Vers où aller ? »

Arrêtons de nous lamenter et organisons-nous !

L’écologie sociale, concept articulé par Murray Bookchin, présente une critique radicale de notre système politique, social et économique, d’un point de vue social et écologique. À travers une analyse des mouvements révolutionnaires et de l’histoire, l’écologie sociale propose des pistes de sortie à l’impasse du capitalisme et offre des perspectives pour une société libre. Les outils qu’il propose sont le communalisme, l’autogestion politique et qui s’articule dans l’espace par le confédéralisme.

« Comment pouvons-nous nous débarrasser du capitalisme ? », « De quelle manière voulons-nous organiser le futur ? », « Comment produirons-nous ? », « Comment redistribuerons-nous les richesses produites ? » Des réponses à ces questions doivent être trouvées dans un processus collectif.

Dans ce but, des rencontres et des assemblées s’organisent, des idées s’échangent. Les premières et deuxièmes rencontres internationales de l’écologie sociale (I et II- RIES) ont fourni des bases théoriques (http://www.ecologiesociale.ch/) et fait le lien avec des expériences réelles qui montrent qu’une organisation selon les principes de l’écologie sociale est possible (confédéralisme démocratique au Rojava, communautés zapatistes au Chiapas, ZAD à Notre-Dame-des-Landes, etc.). Les III-RIES ont pour ambition de développer de nouvelles pratiques, pour commencer … la transformation de la société ici et maintenant, à Liège !

Un collectif de personnes de tous âges et d’horizons différents s’est formé dans la cité Ardente pour y organiser les III-RIES.

Avec sa multitude de projets écologiques et solidaires déjà existants, Liège est un terrain fertile pour les graines de l’écologie sociale, mais il est désormais nécessaire de s’accorder sur une stratégie commune pour surmonter le système capitaliste ensemble, localement, territorialement et internationalement. Ces rencontres vont surtout servir à la coordination, à l’organisation et à l’échange entre les groupes qui travaillent déjà à la transformation de la société, mais aussi à la formation de nouveaux groupes et réseaux.

Ce n’est que collectivement que nous pouvons nous libérer de l’emprise du capitalisme et construire une société moderne, libre et écologique. Personne ne va le faire à notre place. N’attendons pas que des temps meilleurs arrivent, créons-les!

compilbookchin