Salvador

Locaux libertaires

Nous ne nous sommes jamais reconnus dans le monde existant. D’où nous vient donc aujourd’hui cette sensation vertigineuse de perdre pied ? Peut-être avons-nous été trop légers, en ce temps situé entre naguère et jadis, à penser que nous n’aurions pas à supporter dans l’avenir – notre présent – pire époque que celle où nous avons passé notre jeunesse. Nous nous rendons compte aujourd’hui que, contrairement à ce que nous croyions alors, la noirceur n’est pas l’apanage du passé, qu’elle est là, avec nous et devant nous, d’autant plus durable qu’elle s’est insinuée progressivement en toute chose, comme une maladie à incubation longue.
Il ne serait finalement ni très utile ni très original de procéder ici à un état des lieux. Le plus souvent les hommes ont préféré céder à la force des choses plutôt que de tenter de lui faire barrage, parce que c’est plus facile, que « rien ne sert de se cogner la tête contre les murs » ; par paresse en somme, et paradoxalement, c’est du fait de cette paresse qu’ils ont été réduits à travailler, à « se vendre ».

le_doute_et_la_necessite

Notre_frere_Salvador