Sacré bordel que ce début d’année 2022

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Sacré bordel que ce début d’année 2022 ! Des contaminations à la Covid qui n’en finissent pas de grimper en flèche (Plus de 300 000 hier), des queues pour se faire dépister devant des pharmacies, tentes, laboratoires où le personnel médical se fait copieusement insulté, les temps d’attente étant tellement longs…des écoliers et des enseignants absents (13% des enseignants de primaire absents le jour de la rentrée scolaire selon France 2). Des protocoles casse-tête pour les directeurs d’école et les enseignants du primaire. Une Education Nationale qui a fourni des masques en tissu alors que tout le monde ou presque a bénéficié de masques chirurgicaux et que les salariés, enseignants compris, exigent des FFP2. Un ministre de l’Education hors sol, cacophonique, un gouvernement qui privilégie l’économie et non la santé. Depuis le 3 janvier 2022, la Bourse de Paris enchaîne les records historiques, avec un CAC 40 à 7300 points, le 4. Des épidémiologistes qui y vont chacun de leur couplet. Véran qui tente de nous faire le coup de la fin de la pandémie, l’OMS qui indique qu’à Omicron pourrait succéder un variant plus dangereux encore…

Les députés imposent le passe sanitaire devient passe vaccinal (applicable dès le 15 janvier) et désormais il suffira de 3 mois entre la seconde et la troisième dose. Mais les moyens ne sont pas encore là. Avoir un rendez-vous pour une troisième dose relève parfois du parcours du combattant: les personnes pas toutes et tous vaccinées en même temps ont  besoin du rappel en même temps. Il faut donc des moyens humains. Pour les tests, c’est pareil, sans compter le matériel nécessaire. On a déjà vu le gouvernement affirmer que les plus de 65 ans pouvaient se rendre dans les centres de vaccination sans prendre rendez-vous alors que des plannings avaient été réalisés en amont par les soignants et que les doses manquaient. La réalité du terrain s’oppose aux effets d’annonce. Le passe vaccinal est une punition pour certains non-vaccinés qui n’ont pu accéder à la vaccination : personnes âgées, monde rural…On ne parle pas ici des sectes ou de l’extrême droite politicienne dont les ténors sont vaccinés mais qui prônent une non vaccination pour les autres, surfant sur la peur comme à l’accoutumée. Ce qui ressort des derniers chiffres, c’est que les personnes non vaccinées sont surreprésentées dans les unités de soins critiques. N’en déplaise à ceux qui dénaturent les chiffres de la DREES. Ce qu’il faut dire clairement, c’est que la vaccination protège des formes graves de la maladie (sauf comorbidités parfois) mais qu’elle n’empêche pas la circulation du virus. Elle peut la diminuer et d’ailleurs, une couverture vaccinale à 100% ne suffirait pas à mettre fin à l’épidémie. CQFD.

La stratégie « tester, tracer, isoler » est abandonnée au profit d’une diminution du délai d’isolement (« il y a trop de cas » !). Les conneries d’interdire de consommer debout, l’interdiction de boire et manger notamment dans les transports en commun et les complexes sportifs sont moquées mais appliquées, ce qui laisse entrevoir un autoritarisme grandissant et un contrôle de certains actes quotidiens, ce qui n’augure rien de bon au niveau des libertés. Le retour du masque en extérieur partout (on peut le comprendre dans les rues très fréquentées), les masques pour les enfants de plus de six ans…ce sont des mesures absurdes et qui n’ont aucun fondement sur le plan sanitaire. L’argument donné, c’est qu’il faut montrer aux Français que nous sommes dans une situation sanitaire grave. Ce serait pédagogique. Enfin, sérieusement, on nous prend pour des imbéciles, on nous infantilise. On sait tout cela. On est convoqué tous les jours aux informations de la TV qui nous indiquent les chiffres quotidiens des contaminations.

En revanche les politiciens ne seront pas soumis aux mêmes règles lors de leurs meetings ; ils ne sont pas concernés par les mesures… Alors les uns annulent certains meetings, d’autres vont fournir des FFP2 à ceux et celles qui assisteront aux joutes électorales. La seule mesure qui peut faire sens aujourd’hui est l’obligation « si possible » de 3 jours de télétravail par semaine (et encore, c’est aux travailleurs de décider ce qui est bon pour eux), mais seuls 22% des emplois peuvent être télé-travaillés. On a tous compris que Blanquer, Le Maire et Macron laissent à nouveau les salles de cours ouvertes pour que les parents aillent au boulot. Il n’y a toujours aucun moyen supplémentaire pour les hôpitaux qui sont à l’os (et là est le véritable scandale de la pandémie gérée en fonction du nombre de lits) ou pour la recherche publique ; les lits fermés le restent, les soignant·es sont abandonnés à leur surmenage, à la gestion bureaucratique et financière de l’hôpital, à l’autoritarisme, avec des salaires toujours aussi bas au regard des responsabilités et de leur engagement auprès des patients.

Alors, les petites phrases de chacun et chacune dans la classe politique, concernant le passe sanitaire, on s’en fout à la base et on les emmerde tous et toutes.

Patoche (GLJD)