Police partout, justice nulle part

oligarchie (1)

Ils sont partout. Dans tous les coins, dans toutes les entreprises, à la fois dans les manifestations sociales et dans les problèmes de quartier.

La police est le corps de «sécurité» couramment utilisé par tous les États du monde. Ce qui est écrit ci-dessous ne fait pas référence à la police d’Amérique, d’Europe ou d’Asie. C’est l’autopsie d’un policier de n’importe quelle partie du monde.

Provenant des quartiers populaires, la grande majorité des jeunes continuent à servir la classe dirigeante lorsqu’ils sont acceptés dans la police.

Ils ne sont pas formés au respect des droits de l’homme, mais à un degré minimal, il n’est guère nécessaire de passer certains protocoles relatifs aux droits de l’homme.

Mais en général, leur formation vise à procéder à des arrestations, à l’immobilisation de civils, à la sauvegarde de biens qui manquent généralement aux pauvres, et parmi eux, une formation à la manipulation des armes à feu, des blessures à d’éventuels détenus, à la fois psychologiques et physiques, ce dernier comprenant des méthodes pour forcer les détenus à avouer.

Sa formation consistera en une série de lavage de cerveau pour lui faire sentir d’une part un être supérieur au civil, et d’autre part une chose amorphe dépourvue de pensée et de sentiments humains. Vous devez obéir à tout ordre qui vous est donné, même s’il s’agit d’un ordre injuste ou immoral.

Il n’a ni jugement ni sentiment dans le cadre de ses fonctions. Il doit seulement obéir.

Les lois ne doivent pas être interprétées sur la base de la justice. Il n’est pas là pour remettre en cause la loi, mais pour l’appliquer, que ces lois soient dégradantes ou injustes, car elles abondent dans le même sens dans toutes les constitutions de tous les pays.

La loi, dont une formule est absurde: « ne pas connaître la loi ne vous dispense pas de la respecter » doit être strictement appliquée. Peut-on accomplir quelque chose d’inconnu? Peut-on demander à un enfant qui ne sait pas écrire d’écrire un livre? Une telle absurdité ferait rire le marbre, mais la police ne devrait pas remettre en cause la loi, aussi absurde soit-elle, mais l’appliquer.

Dépouillé de tous ces critères, le policier n’est rien d’autre qu’un robot dénué de toute pensée propre, volonté ou jugement. Sa devise est celle de tous les autoritaires du monde « la fin justifie les moyens », et son but est d’appliquer la loi. Les méthodes que vous utilisez, aussi injustes soient-elles, sont utiles. Cela nous montre en même temps que le droit bourgeois est étranger à la justice. Mais la police ne comprend rien de tout cela.

Ils sont amenés à croire que leurs actions sont éthiques, bénéfiques à leur «nation» et utiles à la société. Ils reçoivent un uniforme et sont jetés dans les rues avec autorité sur la population civile, autorité justifiée par une plaque; autorité qui leur donne la possibilité de détenir, d’interroger et, si nécessaire, même de battre les détenus.

Le «besoin» d’exercer une force est flou à des degrés infinis pour eux.

L’autorité dont ils se sentent exécuteurs les fera immédiatement regarder par-dessus les épaules du civil. Ils n’appartiennent plus à la société commune. Dans sa pensée, déformée par l’autorité minimale qui lui a été accordée (l’autorité supérieure est détenue par ses supérieurs), il se sent une entité supérieure au civil.

Ses amis, ses voisins, sa propre famille… il est supérieur dans sa mentalité.

Il exercera son autorité dans les forces de police non seulement contre les criminels, mais même avec sa propre famille.

Il n’est pas étrange dans aucun pays de constater qu’un élément de police frappe votre voisin, votre partenaire, vos enfants et que vous vous sentez protégé par les lois que vous prétendez défendre.

Il n’est même pas le président du pays, il n’est pas un général, il n’est même pas le chef de la police, mais il se sent invulnérable.

Au cours de ses activités policières quotidiennes, il parcourt les rues en se sentant membre d’une organisation de justice à la manière de bandes dessinées de super-héros.

Leur formation comprend leur propre langue: pleine de codes ridicules qui les font se sentir partie de quelque chose de spécial. Des moyens éduqués pour quand ils doivent parler de choses superficielles, mais la langue qui ne suppose aucune réplique quand il s’agit d’imposer leur autorité.

L’uniforme qu’il porte est une caractéristique de la société commune.

Il n’est que le serviteur de ceux ci-dessus. Celui qui est chargé de faire le sale boulot est un petit tyran  … et son uniforme le fera se sentir supérieur.

Les lois ne sont pour lui que des concepts d’interprétation: si un homme politique ou un homme d’affaires capitaliste est arrêté, les lois seront nulles ou non avenues ou achetées pour quelques factures. La malédiction de la loi tombera si le détenu est un travailleur. Ensuite, le même crime mènera à 7 autres pour détenir le détenu et le mettre en prison.

Pour les bourgeois et les politiciens, la police n’aura que du respect, bien qu’elle appartienne à une classe économique différente de la leur. Pour le travailleur et l’étudiant, la police n’aura rien d’autre que du mépris, bien qu’elle soit de la même classe.

A ses supérieurs, il inclinera la tête, il obéira aux ordres les plus injustes; envers le peuple, il faudra autant que possible une attitude de supériorité voire de cruauté.

S’il s’agit d’une opération de contrôle de la population, c’est-à-dire un contrôle de démonstration, la police sortira dans la rue prête à tout. Les ordres de leurs supérieurs seront exécutés, comme toujours, à la lettre et encore plus.

Si la manifestation devient incontrôlable et conduit à des émeutes, elle n’hésitera pas à profiter de la situation pour commettre toutes sortes d’actes horribles: harcèlement de femmes, les toucher, passages à tabac de détenus, tir de LBD, d’armes à feu comme aux USA…. Le meurtre d’un manifestant aux mains de la police restera toujours impuni, ou au mieux et s’il peut être identifié, il sera transféré dans un autre service de police ou licencié avec une compensation juteuse. Ainsi, la loi récompense les assassins du peuple.

Ils sont tous autorisés. Ce n’est pas pour rien qu’il est le représentant de la loi et, en tant que tel, il ne peut se permettre la moindre dissidence.

La loi est un absolu. Il ne dialogue pas, il ne négocie pas, il s’impose. L’autorité est le bras armé de la loi, et puisque la police est l’autorité dans la rue, elle doit imposer son « ordre » à tout prix.

La subjugation des « rebelles » est leur priorité, et cela sera tenté par tous les moyens possibles.

Il se connaît en tant que représentant des lois, il se sent supérieur aux civils, bien qu’il ne soit que le poinçon payé; il se sent comme un policier, même s’il n’est que le serviteur des répresseurs.

Il n’hésite donc pas à utiliser les moyens les plus bas pour maîtriser les manifestants.

Habitué à n’être rien pour ses supérieurs, à être détesté par la société, dès qu’une proie tombe entre ses griffes, il déchaîne toute sa capacité de violence, de haine et de rancune en lui.

Dans la caserne, ils le font se sentir pire que les ordures auxquelles il lui suffit d’obéir; dans les rues, ils l’insultent, ils le regardent avec mépris, les gens les appellent de la pire des manières. Connaissant ses actes répugnants, il accepte cette condition douloureuse dans sa vie. Un morceau de viande a été vendu pour quelques centimes. Ses supérieurs ne sont pas meilleurs que lui, ils sont tout aussi sanguinaires, mais il est aussi en dessous d’eux et leur doit obéissance.

Lorsque le supérieur apparaît, il doit se tenir devant lui dans un rituel aussi dégoûtant qu’absurde.

Il n’a aucune dignité devant ses supérieurs. Il leur doit obéissance et silence de mort.

Traitée pire que de dresser des chiens, en garnison pour avoir désobéi à quoi que ce soit, habillée de manière ridicule et considérée avec mépris par ses semblables, sa vie devient une rancune perpétuelle déchaînée lorsqu’il s’agit de gagner des proies.

Peu lui importe que le détenu soit innocent ou coupable, même s’il est tombé dans l’obligation absurde d’avoir enfreint une loi qu’il ne connaissait pas. Le détenu doit avouer, même lorsqu’il est innocent, car l’image du gouvernement est importante et il doit apparaître que la justice est rendue même lorsque le fait même de ne jamais disparaître du crime est une preuve irréfutable de l’absurdité de ses lois.

Un jour, le policier tombe mort en service. Le gouvernement aura fait de lui son défenseur jusqu’à sa mort, et autour de lui on dira qu’il est mort dans l’accomplissement de son devoir. Il sera mort, mieux dit, défendant les intérêts de la classe exploiteuse.

Tout cela génère une conclusion très claire: être policier, c’est se vendre aux bourreaux de la ville. Il manque de dignité et de sens critique. C’est un être incapable de ressentir le moindre respect pour ses semblables. C’est être une entité qui évacue toute sa frustration sur sa proie du moment.

Le respect et la justice lui sont étrangers, et le mépris de la société est la juste récompense de ses actes.

Erick Benítez Martínez. Juin 2020