Police partout, justice nulle part

Dehors les faschos

La violence policière aux États-Unis est l’un des piliers fondamentaux d’un État qui attaque les plus pauvres pour maintenir son pouvoir. L’Etat terrorise notamment la population noire pauvre et ce n’est pas nouveau. Il suffit de relire « Chien blanc » de Romain Gary, publié en 1970 : «  Ce chien a été dressé spécialement pour attaquer les Noirs. Je vous jure que je ne me fais pas d’idées. Chaque fois qu’un nègre s’approche de la porte, il devient enragé. Les Blancs, rien, il remue la queue et donne la patte. » En clair, c’est un chien d’attaque. Auparavant ce genre de chien était chargé de rattraper les esclaves puis il a servi aux policiers américains. Puis l’auteur nous parle des émeutes raciales : « Dans l’auto, la radio annonce des bagarres raciales à Détroit. Deux morts. Depuis la révolte de Watts, qui avait fait trente-deux morts, la pensée qui hante le pays est que l’Amérique n’a jamais établi de record sans réussir à le battre à plus ou moins brève échéance. »

L’Amérique de Trump, c’est aussi la mort de George Floyd, cette affaire de violence policière ; un homme noir qui décède suite à son interpellation par plusieurs policiers dont le policier blanc Derek Chauvin. C’était le 25 mai 2020 à Minneapolis dans le Minnesota. Le changement dans la continuité.

La stratification de classes de la société américaine, dans laquelle une élite possède la majorité de la richesse du pays, alors que des milliers de travailleurs meurent en raison de leurs conditions de travail, est devenue encore plus flagrante au cours de l’évolution de la pandémie, car la plupart de ceux qui ont perdu la vie sont issus des classes défavorisées, les plus pauvres, les plus exclues, les plus réprimées aussi.

Les gens de ces communautés raciales et de classes ont manifesté dans des centaines de villes aux États-Unis, protestant et affrontant la police, construisant des barricades, incendiant des postes de police et détruisant des symboles capitalistes. Ce sont les milliers de personnes qui se sont rebellées, et qui ripostent, outrées par la violence raciste et meurtrière des mécanismes répressifs, par les conditions insupportables d’exploitation et de répression. Ce sont les forces de police, de la garde nationale et de l’armée dans les rues, sous les ordres de Trump, qui sont intervenues pour terroriser, par des arrestations, en utilisant des balles en caoutchouc contre ceux et celles qui se soulevaient contre la brutalité étatique et capitaliste.

La France n’est pas exempte de violences policières. Des gilets jaunes, en passant par la dispersion d’un campement de demandeurs d’asile récemment et le tabassage en règle de Michel Zucler, un producteur de musique, de nombreux policiers semblent en roue libre. Michel Zucler est Noir ; il a été victime d’un racisme débridé. Si ce genre de dérives perdure, les militants n’auront d’autres choix que de se défendre d’autant que les forces répressives vont croître en nombre avec la prochaine loi relative à la « sécurité globale » : 150 000 fonctionnaires de la police nationale, 30 000 policiers municipaux auxquels il faudra adjoindre les sociétés privées de sécurité (contrôle des manifestations par drones…) dont le nombre d’employés avoisine les 170 000. L’Etat pourrait, en ajoutant encore les 99 000 militaires de la gendarmerie, disposer d’un contingent de 450 000 personnes pour assurer « l’ordre » et la « sécurité intérieure ». Pas de quoi se réjouir de vivre dans le premier pays sécuritaire d’Europe. Les autoritaires de tous poils rêvaient de mettre un flic derrière chaque citoyen, on y arrive à grands pas sauf révolte populaire pour inverser la tendance.

Ce sont les révoltés et les exploités qui éclairent le chemin de la résistance, tous ceux qui font vivre la rébellion, mais aussi la bataille pour le renversement de l’État et du capitalisme, pour une société  égalitaire et libertaire. Les anarchistes sont peu nombreux mais il ne faudrait pas oublier que ça descend dans la rue, les anarchistes, comme le disait si bien Léo Ferré.

Ti Wi (GLJD)