Mouvement anti-armes aux Etats-Unis

Revolution

Pour un mouvement anti-armes populaire et majoritaire

Le port d’armes aux Etats-Unis a été responsable de la mort de 45 000 personnes en 2020 dont la moitié par suicide. Lors de la première année de la pandémie, les homicides ont augmenté de 35%. Les chiffres sont ahurissants, c’est dire l’importance du combat à mener contre les armes à feu. De nombreux américains refusent toute législation sur les armes car ils considèrent que c’est une atteinte à la liberté. Pourtant, tant que la loi n’aura pas changé, les personnes âgées de plus de 18 ans pourront continuer à acheter sans contrôle des AR-15, ces fusils d’assaut semi-automatiques utilisé dans les récentes tueries de masse. Depuis le début de l’année 2022, 246 fusillades ont eu lieu. Depuis la tuerie d’Uvalde, plus de 30 tueries ont été recensé aux USA.

Que faire ? Et si on procédait comme pour toutes les drogues : augmenter les prix à la vente de manière conséquente, éduquer les gens sur le danger des arme à feu, utiliser la publicité quotidienne pour démontrer que le port d’armes ne protège en rien mais qu’au contraire, il favorise les tueries, interdire les publicités de la NRA, interdire le financement des hommes politiques et partis par le lobbys des armes…en attendant l’interdiction pure et simple des armes. Deux tiers des Américains souhaitent un contrôle plus strict de la vente d’armes (vérification préalable des antécédents pour tout acheteur d’armes, saisie des armes pour les personnes jugées instables, interdiction de vendre des fusils semi-automatiques…). C’est un bon début pour enclencher des campagnes contre les armes à feu en vente libre. Action directe, désobéissance civile…dénonciation des lobbys et des politiciens pro-armes…du pain sur la planche.

Ti Wi ( GLJD)

 

Antimilitarisme

L’armée ne représentant que l’un des bras séculiers de l’Etat, l’antimilitarisme anarchiste est fondamentalement lié à l’antiétatisme du Mouvement.

Il ne s’agit donc pas simplement d’une lutte contre ce que l’on entend communément par « le militarisme », c’est-à-dire le militantisme de l’esprit militaire (principalement sa tendance à empiéter sur les autres domaines, à commencer par le politique).

C’est ici que l’anarchisme se démarque nettement du communisme autoritaire ou social-démocrate. Ceux-ci  acceptent en effet, non seulement l’armée comme institution permanente et professionnelle dans les Etats dits « socialistes ou communistes (Chine…)», mais encore la notion mystificatrice d’armée au service de la Nation dans les Etats bourgeois : leur antimilitarisme prétend « veiller » à ce que l’armée d’un Etat capitaliste et bourgeois ne soit pas à la seule disposition du capital et de la bourgeoisie – aberration héritée des périodes où le mouvement ouvrier s’est fourvoyé dans le national-chauvin : 1870, 1914-1918, le Front populaire, la Libération, pour ce qui concerne la France.

Radical, l’anarchisme attaque directement la notion d’armée elle-même, et tout ce qui s’y rattache (les « vertus », la « gloire », «  l’éthique », militaires). Pas question de négliger la lutte contre le militarisme ordinaire : esprit de caste, tendance à constituer « un Etat dans l’Etat », parasitisme insolent, primauté du militaire sur le civil…et l’embrigadement de la jeunesse par sa version moderne du SNU.

On ne saurait parler aussi d’antimilitarisme anarchiste sans parler de Louis Lecoin qui a lutté avec quelques compagnons en faveur de la reconnaissance de l’objection de conscience sous De Gaulle. Cinquante ans de lutte sans se décourager, avec persévérance qui rime souvent avec souffrance.

L’armée est l’organisation étatique représentant aujourd’hui l’obstacle principal à l’évolution de l’humanité vers une société meilleure, tout ce qui sert ou assure le pouvoir de l’Etat (police, armée, diplomatie, appareil bureaucratique) est mauvais, à abattre. Ce sont les guerres d’aujourd’hui, notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais aussi les futures qui impliqueront l’Europe, qui menacent la vie sur Terre à court terme, au même titre que le réchauffement climatique à plus ou moins brève échéance.

L’anarchiste ne se satisfait pas de dénoncer l’armée en tant qu’instrument de domination d’un individu, d’un clan ou d’une classe. C’est un mal absolu au même titre que l’Etat. Une réflexion doit cependant se poser au niveau de la résistance à la violence de l’ennemi. Relire le « Cours d’une vie » de Lecoin nous donne quelques pistes.