Le libertaire Hors Série: deuxième partie du Congrès de Saint-Etienne en 1922

Liberté enchainée

Le Congrès de Saint-Etienne-1922 (Deuxième partie)

La Révolution d’Octobre 1917 en Russie fait « craquer l’écorce du vieux continent ».

Les partis communistes attendent sous une forme messianique une dictature universelle du prolétariat. La ligne bolchevique condamne le syndicalisme révolutionnaire pourtant bien ancré en France. La perspective anarcho-syndicaliste, où les idées de décentralisation et d’autonomie qui constituent des invariants structurant leur opposition aux partis politiques et leur extériorité à l’égard de l’Etat, s’amenuise et va conduire ce courant syndical autrefois prospère vers un repli d’où il ne se sortira plus. Le congrès de 1922 est pour cela important car il signe la fin du syndicalisme révolutionnaire de masse.

Il représente de même les vieux débats entre Guesdistes et libertaires d’avant-guerre avec cette fois une opposition entre communisme autoritaire mis en place en Russie et le syndicalisme fédéraliste toujours plébiscité par les anarchistes. L’antagonisme entre politiciens qui regroupent des personnes aux intérêts contradictoires et partisans de l’organisme de classe ressurgit lors de ce congrès.

Le succès des communistes à Saint-Etienne tient à l’aura et le prestige de la Révolution russe alors même que les preuves de la répression politique étaient patentes.

L’intervention de Lozovski fut déterminante au congrès, fort du fait que seule la Russie avait pu faire la Révolution. Pour les libertaires, chassés par la fenêtre aux congrès d’Amiens (1906) et du Havre (1912), les Marxistes revenaient par la grande porte au congrès de 1922.

HS St. Etienne 1922-2