Le libertaire de Novembre 2016

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Pouget Émile (1860-1931): Pouget naît à Salles-de-Source, dans l’Aveyron. Encore élève au lycée de Rodez, il fonde en 1873 son premier journal (manuscrit), Le lycéen républicain. En 1875, il  se rend à Paris, où il trouve à s’employer dans un grand magasin. En 1879, il participe à la création d’un syndicat des employés du textile. Sa fréquentation des milieux anarchistes lui vaut d’être délégué des groupes libertaires français au Congrès international de Londres.

En 1883, il est arrêté après une manifestation de chômeurs, au cours de laquelle des boulangeries ont été pillées. Condamné à huit ans de prison, il est amnistié en 1886. En 1889, Émile Pouget commence à faire paraître Le Père Peinard, inspiré du Père Duchesne d’Hébert. En 1894, a lieu ledit « Procès des Trente » : Pouget, qui fait partie des inculpés, s’enfuit à Alger, puis à Londres, où il s’intéresse aux méthodes du trade-unionisme et reprend la publication du Père Peinard.

Revenu en France, il est acquitté comme tous les coaccusés du « Procès des Trente ». Il fonde le journal La Sociale en 1895, où il prône « le système des prolos anglais qui ont pour maxime: A mauvaise paye, mauvais travail… ». Il est délégué pour la première fois au IXe Congrès national corporatif (le 3e de la CGT) qui se tient à Toulouse en 1897, où il inspire le rapport sur le boycottage et le sabotage. Au 5e Congrès de la CGT à Paris, en septembre 1900, il fait partie de la Commission du journal, qui conclut à la nécessité pour la CGT de disposer d’un organe de presse. Celui-ci paraîtra dès le début du mois de décembre 1900, sous le titre La Voix du Peuple. En 1902, on lui confie le secrétariat de la section des fédérations. Devenu l’alter ego du secrétaire général de la Confédération, on le considère alors comme « l’éminence grise » du prolétariat.

A la tête de l’hebdomadaire confédéral, il contribue à l’animation des campagnes Lancées par la CGT: contre les bureaux de placement, pour la journée de huit heures, pour le repos hebdomadaire, sans négliger la lutte antimilitariste dont il s’est fait le héraut depuis son entrée dans la lutte syndicale. Pendant les années qui vont de 1902 à 1909, il ne cesse de mener le combat par la  plume, en rédigeant des brochures (Le Syndicat, Les Bases du syndicalisme, Le Parti du Travail), en donnant de longs articles à la revue de Lagardelle, Le Mouvement socialiste, et même en écrivant pour la tribune syndicale de L’Humanité. En 1906, il est délégué au Congrès d’Amiens pour le syndicat des rebrousseurs et commis de bonneterie de Troyes. Il est emprisonné après la journée sanglante de Villeneuve-Saint-Georges. Une fois sorti de prison, et alors qu’une offensive est menée, au sein même de la CGT, contre Griffuelhes et les membres du Comité confédéral, Pouget ne se représente pas au poste de rédacteur en chef de La Voix du Peuple et renonce à toutes ses responsabilités dans le syndicat.

Le 1er février 1909, il lance le quotidien Révolution, qui accompagne le mouvement de grève des postiers de mars 1909. Mais, mal lancé et mal conçu, le quotidien ne va pas au-delà du n°56 (28 mars 1909). Pouget continue cependant d’écrire encore dans diverses publications, dont La Guerre sociale, et de travailler à la réédition de certaine de ses brochures. En 1914, il fait paraître une brochure sur le taylorisme, L’Organisation du surmenage. (Emile Pouget- Le congrès syndicaliste d’Amiens p.128-129-Editions CNT)

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