Les marxistes-léninistes ont inauguré un régime de terreur

SEQUIVACAN

Les marxistes-léninistes, avec leur dictature du prolétariat, leur appareil d’Etat centraliste, leur bureaucratie et leur police secrète, ont inauguré un régime de terreur et la pire forme d’absolutisme depuis la naissance de l’Etat moderne en Europe : de quoi faire pâlir de jalousie l’Inquisition et la fameuse Okhrana tsariste ! Les communistes hors de Russie ont non seulement accepté tout cela, mais ils l’ont défendu par principe ; leur vocabulaire absurde, stigmatisant, aujourd’hui comme hier, quiconque s’oppose à la théorie et à la pratique bolcheviques du moment, a empoisonné toute discussion de principes à l’intérieur du mouvement ouvrier. On connaît le dénouement : toute la « vieille garde » bolchevique fut liquidée…S’il est exact que tous les collaborateurs de Lénine aient été des « contre-révolutionnaires », des « espions » et des « fascistes », ceci jette un jour singulier sur la dictature du prolétariat ; et si c’est faux, comment qualifier un gouvernement qui a justifié par de tels arguments les séries de meurtres de l’époque stalinienne ?

Dès avril 1918, la police secrète bolchevique entra en action contre les anarchistes à Moscou. A partir de ce moment le nombre des anarchistes arrêtés ne cessa de croître et leurs organisations, leurs réunions et leurs publications furent interdites…

Puis Trotsky, général de l’armée rouge, celui qui militarisa le travail…donna l’ordre d’anéantir la Maknovchtchina en 1921 et de détruire le mouvement anarchiste en Ukraine. De même, la révolte des marins de Cronstadt fut réprimée dans le sang, la même année.

Staline prit la suite de Trotsky dans la répression et organisa des déportations de masse, des famines et assassinats de masse : 800 000 personnes exécutées en 1937-1938.

De nombreux articles dans la presse anarchiste de l’entre deux-guerres firent mention des exactions communistes. Le livre de Victor Serge (1946), « Le Nouvel Impérialisme russe », fustige parallèlement les ambitions impérialistes de l’URSS vis-à-vis de l’Europe de l’Est. Cela résonne aujourd’hui avec la guerre en Ukraine. En ce sens, Poutine, ancien agent du KGB,  est le digne héritier de Staline. Tant sur le plan des ambitions conquérantes de la Russie que sur les méthodes employées pour discréditer l’adversaire. La propagande  a créé en Russie très rapidement l’image d’Ukrainiens néo-nazis…

Pour les libertaires, nous le rappelons souvent, les ennemis de nos ennemis ne sont pas pour autant nos amis. Pendant la période de la guerre froide, un vieux débat se tenait déjà dans nos rangs libertaires. Pas question de choisir entre l’impérialisme américain et le communisme totalitaire de Staline. D’autres compagnons, plus clairvoyants, préféraient vivre en France sous un régime capitaliste démocratique, plutôt que sous la domination dictatoriale des Russes. Au moins, les anarchistes pouvaient  s’exprimer un minimum alors qu’en URSS, ils avaient été réduits au silence avec les méthodes que l’on sait.

Ce qui n’était pas une évidence pour les communistes français. Bilan globalement positif disait encore le secrétaire général du PCF, Georges Marchais à propos du bilan des pays de l’Est :  » le socialisme a supprimé l’exploitation de l’homme par l’homme… ». C’est  » globalement positif « , selon l’expression qu’il avait employée en 1979.

Depuis la gauche traîne cela comme un boulet. Le PCF qui n’a pas changé de nom se tient sur la corde raide entre assumer l’histoire du parti et rejeter les crimes staliniens, un peu trop visibles aujourd’hui, avec peu d’intellectuels pour défendre le stalinisme. Autres temps autres mœurs.

Une certaine gauche est toujours à la remorque du passé par anti-américanisme. Pour les libertaires, pas question d’avaliser quelque idéologie d’Etat que ce soit. Mais comme hier, nous ne pouvons dire que les Russes disposent de la même liberté qu’en Europe. Poutine écrase toute contestation et utilise les mêmes armes que naguère Staline : la prison, les assassinats…Par conséquent, on ne peut mettre à égalité les régimes dits démocratiques (et il y a encore du boulot à faire pour obtenir la véritable liberté) et les régimes répressifs et oppressifs.

Aucune complaisance ne peut être faite envers Poutine. C’est l’agresseur de l’Ukraine, c’est un menteur compulsif et c’est un dictateur.

Goulago (GLJD)