Les anarchistes s’opposent à la tendance à la militarisation de la société et à la guerre.

Volcan3

Les blocs de puissance concurrents – les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Union européenne, l’Inde, etc. – cherchent leurs propres sphères d’influence au niveau mondial, conduisant à une tension croissante, comme on peut le voir dans certaines situations en Ukraine ou en mer de Chine par exemple. Les « experts » prédisent une guerre entre les U.S.A. et la Chine à propos de Taïwan aux alentours de 2035. D’autres entrevoient une guerre entre les deux pays les plus peuplés au monde : la Chine et l’Inde. Si nous n’avons pas de boule de cristal  pour prédire l’avenir, ces scénarii sont des plus plausibles si la situation n’évolue pas. Les anarchistes s’opposent à la tendance à la militarisation de la société et à la guerre. Les différends sur les frontières ou sur l’appartenance à telle ou telle sphère territoriale sont utilisés comme moyen tribal  par les blocs de pouvoir et les États pour alimenter les conflits et générer des profits sur la mort de populations entières. La réponse politique n’est pas dans la solution de micro-nationalismes (Haut-Karabagh qui demeure l’un des multiples conflits gelés de l’ex-URSS, l’Aksai Chin (Himalaya)… ou plus proche de chez nous, même pacifiquement, l’ Ecosse, la Catalogne, la Corse, etc.), avec le développement de nouveaux petits États et leurs propres forces armées, mais dans une fédération libre des peuples, la destruction des usines d’armement, la suppression des armées et l’élimination du capitalisme. À un niveau plus concret, nous nous opposons à leur tendance à la guerre et à la militarisation de la société. Nous sommes opposés aux campagnes menées en France par exemple pour le S.N.U. et sommes contre le recrutement militaire et pour la reconversion des industries de la guerre en production de biens socialement utiles. Nous soutenons les déserteurs et tous ceux qui s’opposent à la guerre, partout dans le monde. Nous prônons de même la désobéissance civile en Birmanie comme ailleurs. Partout où c’est possible.

Dans le monde d’aujourd’hui, les États ont besoin de la guerre pour établir leur domination sur d’autres parties de la planète, pour unir leur population contre un ennemi extérieur, pour stimuler leurs propres industries d’armement, qui constituent une part croissante de leurs économies. Et quand il n’y a pas d’ennemi extérieur, on crée l’ennemi intérieur. Les tribunes de militaires publiées récemment par le magazine Valeurs actuelles en France participent de ce mouvement. Ces militaires proches de l’extrême droite nous refont le coup du déclin de la France et du péril islamiste, ce dernier remplaçant le péril juif. Comme au bon vieux temps des colonies et de Pétain. A la dernière présidentielle, les sondages indiquaient que 40% des policiers avaient l’intention de voter Marine Le Pen ainsi que 60% des militaires. En 2021, nous en sommes arrivés à 60%, policiers et militaires confondus. Le camp sécuritaire a le vent en poupe, puisque plus la moitié de l’opinion publique serait favorable au contenu des tribunes factieuses. Les policiers manifestent même au Palais bourbeux. Par ailleurs le racisme va bon train et les migrants sont des boucs émissaires tout désignés. Mais personne ne touche au patronat qui recherche toujours une main d’œuvre plus nombreuse et corvéable à merci pour tirer les salaires vers le bas. Les images de migrants à Ceuta, dans les îles grecques et italiennes…créent une véritable psychose d’envahissement chez ceux qui ne réfléchissent pas beaucoup. Psychose utilisée par les politiciens pour engranger des voix, même au détriment de la vérité et de l’empathie. Et le conflit israélo-palestinien qui n’en finit pas depuis 1948 avec son cortège de morts à chaque soubresaut, essentiellement des civils…Une honte pour l’O.N.U.

D’un autre côté pour maintenir la soumission et la peur des travailleurs migrants, les États utilisent la bureaucratie pour durcir les conditions d’entrée dans les pays européens et utilisent l’armée pour refouler les migrants et la police pour effectuer en permanence des contrôles au faciès. Les centres de rétention sont de véritables prisons où ils entassent les personnes à expulser.

Hier comme aujourd’hui, nous les travailleurs sommes condamnés à bosser pour des parasites, des patrons et tous ces politiciens ou monarques qui vivent des institutions de l’État. Des peuples doivent subir leurs guerres, les expulsions de leurs maisons, la misère à laquelle ils les ont condamnés et la criminalisation de la protestation. A ces maux s’ajoutent les déplacés climatiques qui viennent grossir les rangs de ceux et celles qui veulent tout simplement vivre dignement.

Seuls les anarchistes sont antimilitaristes. Nos armes sont : l’auto-organisation et l’action directe.

Si tu veux la paix, prépare la paix. Après il ne te reste que tes yeux pour pleurer. La prise de conscience pour une écologie sociale et libertaire peut être aussi salutaire à condition de faire front parallèlement contre le nationalisme, le racisme et le fascisme. Nous sentons le bruit des bottes s’amplifier et les discours nauséabonds refleurir à grande échelle. Voilà, voilà, que ça recommence ! Les libertaires seront-ils le fer de lance pour contrecarrer l’extrême droite ? Les prochaines années seront cruciales pour le mouvement social et ouvrier.

Ti Wi (GLJD)