Laïcité : le CREAL 76* soutient Henri-Peña-Ruiz

Envol

« Superstitions, bigotismes, cagotismes, préjugés, ces larves, toutes ces larves qu’elles sont, sont tenaces à la vie ; elles ont des dents et des ongles dans leur fumée et il faut les étreindre corps à corps et leur faire la guerre, et la leur faire sans trêve, car c’est une des fatalités de l’Humanité d’être condamnée à l’éternel combat des fantômes. »  Victor Hugo (cité dans la vie secrète des couvents)

COMMUNIQUÉ

Laïcité : le CREAL 76* soutient Henri-Peña-Ruiz

Lors de l’université d’été de La France insoumise à Toulouse, le philosophe Henri Peña-Ruiz était invité à animer le 23 août un atelier sur la laïcité. Une phrase sortie de son contexte (« On a le droit d’être islamophobe ») a servi de prétexte à des imputations injurieuses non dénuées d’arrière-pensées politiciennes. Le philosophe avait en effet dit : « on a le droit d’être cathophobe, islamophobe, athéophobe, mais on n’a pas le droit de discriminer les gens pour ce qu’ils sont ».

Ce positionnement est dans le droit fil de l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 : « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. » C’est bien dans ce distinguo entre l’opinion et la personne que se développe l’argumentation d’Henri Peña-Ruiz : si la religion est une opinion, donc ouverte à la critique, une personne ne peut être inquiétée en raison de son appartenance à cette religion.

Hélas ! Des militant-e-s d’une gauche identitaire et racialiste croyant défendre des personnes en défendant leur religion font flèche de tout bois et à grand bruit entendent disqualifier l’universalisme et la laïcité au travers de l’un de ses plus éminents penseurs, auteur, entre autres ouvrages de référence, du Dictionnaire amoureux de la Laïcité (éd. Plon). C’est pourtant pour ouvrir des espaces de liberté et d’égalité que Marième Hélie-Lucas (sociologue algérienne), Karima Bennoune (rapporteure à l’ONU sur les droits culturels) revendiquent la séparation du politique et du religieux. Notons qu’elles classent les fondamentalistes religieux à l’extrême droite de l’échiquier politique.

Nous sommes inquiet-e-s : le développement du différencialisme sur fond identitaire ou religieux entrave de plus en plus souvent l’unité nécessaire pour mener à bien les actions antiracistes, féministes, laïques et sociales.

Nous devons poursuivre aux côtés d’Henri Peña-Ruiz les combats humanistes émancipateurs – sans nier les singularités et particularités – dont l’unité ne peut que s’inscrire dans l’universalisme.

*Comité de réflexion et d’action laïque de Seine-Maritime – CREAL 76