Le Havre: le libertaire

le libertaire

Winter is coming

La fin de la pandémie de Covid 19 en Europe risque de renforcer la tendance aux replis nationalistes et identitaires. L’habitude du confinement, la distanciation physique vis-à-vis des autres, les gestes dits barrières, la fermeture des frontières…nous présentent le monde extérieur comme l’ennemi qu’il nous faut éviter, voire combattre. Les Français convoqués quotidiennement  par les infos de 20 heures,  par Hanouna etc. étaient déjà confinés bien avant l’épidémie de Coronavirus. Cette dernière ne fait qu’accentuer le phénomène. Bien sûr, de nombreux autres Français, heureusement, lisent, se cultivent à l’aide de différents supports et dans une volonté d’égalitarisme entendent une fois le déconfinement organisé, ne plus être assignés à résidence par les médias et le pouvoir. Pour autant l’alternative à la sortie du confinement va nous être présentée comme un choix entre le retour au libéralisme mondialisé et le libéralisme nationaliste. Une troisième voie, l’alternative libertaire, revendique une voie non-autoritaire, égalitaire et prenant en compte le défi écologique. Nous constatons que les écosystèmes menacés, voire détruits,  produisent des épidémies et autres maladies émergentes. Nous avons déjà évoqué dans les colonnes du Libertaire (Groupe Libertaire Jules Durand) que le Covid 19 provenait d’une contamination directe de la Chauve-souris vers l’homme ou du pangolin comme animal intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme. Les Chinois mangent les chauves-souris et les vendent sur les marchés où humains et animaux vivants se côtoient. Le virus circule alors densément d’autant que les gens se contaminent en parlant, par voie respiratoire…Les virus mutent et se répandent. Tant que l’on n’aura pas éradiqué les chasses qui favorisent la disparition des espèces, la casse de la biodiversité…de manière récurrente et de plus en plus souvent nous serons soumis aux aléas des pandémies qui ne connaissent aucune frontière d’autant que les échanges entre la Chine et le reste du monde ne cessent de croître.

L’extrême droite joue comme à l’accoutumée sur les peurs des gens, ces dernières bloquant toute réflexion. Les libertaires pour contrecarrer ce phénomène doivent à la fois combattre la passivité et la peur des personnes, et proposer des solutions afin d’indiquer que l’on peut sortir du réchauffement climatique, des inégalités sociales, de la famine, des guerres, des pandémies…

Sacrifier la nature et l’homme sur l’autel d’une consommation effrénée et d’une course aux profits s’effectuer au détriment de la vie et du bonheur : le bien-être et la liberté.

Quand l’état d’exception est érigé en norme, le régime autoritaire pointe son groin. La peur engendre un désir de confinement de la population qui entend se protéger ; deux tiers des Français seraient favorables à un gouvernement d’unité nationale ; quelques cas de délation, une demande de sanctions plus importantes pour les contrevenants du confinement…ce sont des signes qui ne trompent pas. Tant qu’à l’Etat, il s’exonère à bon compte des responsabilités qui sont les siennes (masques, casse des services publics depuis des années….). Il nous encourage à considérer l’autre comme le porteur d’une menace. C’est d’une violence extrême de suspecter son voisin et lui faire porter le chapeau d’un manque de sécurité.

La fin de la pandémie nous obligera en tant que libertaires à casser la spirale de l’angoisse des travailleurs, notamment, et à faire preuve d’imagination pour trouver et mettre en application de nouvelles solidarités. A défaut, l’hiver social s’installera.

Patoche (Groupe Libertaire Jules Durand- GLJD- Le Havre)

le Libertaire Avril 2020