Halte à la répression contre la jeunesse

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Le gouvernement Macron s’en prend à la jeunesse. Il réprime ceux et celles qui veulent danser. Après les confinements successifs, les jeunes (et les moins jeunes) entendaient se retrouver et s’éclater un peu lors de la fête de la musique; c’était sans compter les consignes données à la police pour faire respecter leur ordre nouveau. Nous assistons donc à une répression accrue de la jeunesse : interdiction des raves, des rassemblements festifs musicaux hors pass sanitaires, destruction parfois de matériel comme à Redon en Bretagne… Après les restrictions de liberté dues au Covid, ce sont de nouvelles mesures liberticides qui pointent leur groin. D’autant que les contaminations se font à 97% à l’intérieur et non à l’extérieur ; les interdictions de rassemblement en plein air ne sont donc basées sur aucune donnée scientifique objective. Alors un certain ras-le-bol commence à poindre. Nous constatons que la musique devient un enjeu politique pour le pouvoir qui entend faire valoir son autorité. Et ce n’est pas une autorité raisonnée. Nous disons que la musique et la danse relèvent aujourd’hui, davantage qu’hier, de la contestation à l’ordre établi. Les anarchistes ne peuvent qu’être solidaires de la jeunesse qui veut vivre et tout de suite.

Pour nous, l’anarchie désigne un régime social basé sur la liberté individuelle et collective, régime duquel est bannie toute forme institutionnalisée de coercition et, par conséquent, toute forme instituée de pouvoir politique ou de domination. La liberté anarchiste, en tant que principe positif d’organisation politique de la société, est l’autre face de la négation du principe d’autorité, négation constitutive du concept d’anarchie qui attire l’accord général de tous ceux qui se reconnaissent dans l’anarchisme dans toutes ses variantes, de l’individualisme au communisme libertaire.

Si nous parlons de liberté anarchiste, c’est parce que deux éléments donnent sa spécificité à cette liberté propre à une société anarchiste : l’un est la rupture radicale avec la continuité historique du principe de commandement-obéissance constitutif de tout pouvoir institué, de tout Etat. L’autre est que, pour les anarchistes, la liberté ne peut être séparée d’une synergie des valeurs dans laquelle l’égalité est sa condition nécessaire.

L’anarchie s’identifie à l’esprit de révolte et au désir de liberté mais elle ajoute un contenu conceptuel, une image de la société qui lui est propre. Penser la théorie ou le projet d’une société anarchiste est une possibilité qui apparaît dans un moment particulier de l’histoire et qui ne surgit pas, toute faite et par hasard, de la tête d’un ou quelques rebelles géniaux ; elle est le produit des conditions réelles de l’exploitation et de la domination de classe, de la forme étatique du pouvoir politique et des luttes sociales connexes.

Malatesta indiquait que « L’Anarchisme est né de la rébellion morale contre les injustices sociales », de la lutte contre l’exploitation et de l’oppression. Parallèlement, pour entretenir et transmettre un système de valeurs centrées sur le pouvoir politique, ceux qui commandent doivent prendre la peine d’être constamment sur le qui-vive et pour cela : « Il faut cogner, matraquer, incarcérer, jeter dans les camps, flatter, acheter ; il faut fabriquer des héros, faire lire des journaux, dresser des poteaux d’exécution, et parfois même enseigner la sociologie. Parler d’inertie culturelle, c’est oublier les intérêts et les privilèges qui servent directement l’endoctrinement, l’éducation et le processus complexe de la transmission culturelle. » (Moore Barrington, les Origines sociales de la dictature et de la Démocratie- 1983).

Les anarchistes affirment le droit de résister à l’oppression et ne reconnaissent aucun contrat préalable de soumission. L’obéissance n’existe pas sans la capacité de désobéir. C’est pour cela que les libertaires se retrouvent souvent du côté des désobéisseurs. Les hommes sont les seuls animaux capables de s’opposer à l’ordre établi et, par conséquent, les seuls capables de choisir entre la soumission et la rébellion (Eduardo Colombo).

Assoiffé de liberté, l’anarchiste va choisir la rébellion et il va se heurter à « l’autorité constituée ».

L’alternative libertaire considère que la lutte pour la liberté exige donc la destruction de tout pouvoir politique et la création d’institutions socio-politiques qui permettront l’extension de l’autonomie individuelle et collective. Mais la souveraineté, ou ce qui revient au même, l’autonomie, individuelle et collective, ne peut être déléguée ni représentée, elle appartient au sujet de l’action, celui ou celle qui est acteur/actrice, donc non assujetti mais agent de l’action.

Alors, les anarchistes continueront à faire entendre leur partition, lors des fêtes de la musique ou dans le mouvement social.

Ti Wi (GLJD)