"Non à la guerre "appelle une réponse retentissante à l'intervention militaire russe

Fuck Poutine

Il y a quelques jours, nous soulignions que le conflit interétatique créé et entretenu en Europe de l’Est répond uniquement aux intérêts des minorités qui contrôlent les ressources. Dans cette malheureuse danse guerrière et macabre où des dizaines de milliers de morts sont déjà à déplorer, les menaces de l’OTAN, la mobilisation militaire russe à l’intérieur de l’Ukraine et en coulisse, la Chine, l’UE et les USA, s’enchevêtrent.

En ces heures difficiles pour les Ukrainiens, le slogan » Non à la guerre « appelle une réponse retentissante à l’intervention militaire russe. Ceux et celles qui subissent actuellement la force brutale des chars russes et des bombardements divers et variés en Ukraine,  ceux et celles qui, à quelques centaines, à Moscou et dans d’autres grandes villes, sont sortis dans la rue avec courage pour faire comprendre que les gens sont contre la guerre et veulent une autre façon d’entrer en relation avec leur voisin. Cette voie ne passe pas par la guerre mais par la négociation.

C’est pour toutes ces raisons que le militarisme devrait être condamné avec encore davantage de force. C’est  un outil pour construire et perpétuer un ordre mondial éminemment injuste qui, comme nous pouvons le voir, est finalement soutenu par la loi de ceux qui possèdent la plus grande capacité destructrice. C’est pourquoi il faut dire non à la culture militaire, non aux armées et à leurs alliances, non aux armes comme business, non au droit du plus fort. (Assemblée antimilitariste de Madrid)

« Le « non à la guerre » n’est donc pas un cri naïf, mais une démonstration lucide de réalisme politique. La guerre en Ukraine doit se terminer sans céder la place à une autre guerre. Une fois la catastrophe déclenchée, la désobéissance civile à la logique militariste, d’où qu’elle vienne, exige la projection d’une voix chorale qui établit comme objectif commun l’arrêt de toute politique capable de détruire la vie. Les ventes d’armes, l’existence même de l’arsenal nucléaire, le militarisme qui s’exerce aujourd’hui en Ukraine, au Yémen, à Gaza ou au Mali…, mais aussi sur les marchés financiers, à des milliers de kilomètres de Kiev, sont les premiers objectifs de cette guerre contre la guerre. (Pablo Elorduy)

La situation actuelle où votre patron collecte de la nourriture pour l’Ukraine, et ceux qui nous gouvernent qui changent de position comme une girouette, nous obligent à nous positionner dans une perspective émancipatrice. Face à la barbarie de Poutine et d’autres autocrates, nous devons relever le défi d’une solidarité sans failles de notre camp pour valider notre projet libertaire qui ne peut être viable que dans la paix, l’égalité économique et sociale.

Nous constatons et dénonçons une nouvelle fois que les compagnies pétrolières spéculent et engrangent des profits faramineux. D’autres, oligarques ou non, agissent en coulisses pour se faire encore davantage de pognon (de dingue) sur le dos de ceux qui subissent le joug. D’autres spéculeront sur la nourriture et seront à l’origine de famines, sans aucuns scrupules.

Certaines personnes pensent qu’il serait bon de faire pression sur Poutine en lui stipulant qu’il pourrait être accusé de crimes de guerre par la Cour pénale internationale. Devant les massacres de civils en ville, le mitraillage d’éducatrices près de Mycolaïv le 8 mars dernier, l’utilisation d’armes à sous-munitions (mini bombes explosives qui explosent en se dispersant quand elles touchent le sol)…Pas sûr que Poutine soit  sensible à ce genre de menace. Son ami Bachar Al-Assad n’a toujours pas été condamné suite à l’utilisation d’armes chimiques en Syrie…Il ne suffit pas d’ouvrir des dossiers même si c’est nécessaire : Milosévic ne s’attendait certainement pas à être jugé un jour. Mais c’est tout le système qu’il convient de dénoncer, pas seulement les fusibles, si nuisibles soient-ils. Car Poutine est entouré de généraux, d’oligarques et de sbires à tous les étages de la société russe.

Les anarchistes que nous sommes, savons très bien que l’église orthodoxe de Russie a béni les armées de Poutine pour l’invasion de l’Ukraine. En toute chrétienté. Le patriarche Kirill est une belle ordure qui a rendu hommage à sa manière à Staline, malgré « quelques crimes ». Dmitri Medvedev a souligné l’apport considérable du patriarche Kirill (Cyrille) dans le développement de l’interaction entre l’État et l’Église russe. Quand il y a collusion entre l’église et l’Etat, c’est le pire des scénarios pour les travailleurs. Bakounine l’a très bien démontré.

Nous avions dénoncé les centaines de millions d’euros donnés à Poutine, chaque jour encore aujourd’hui, par l’Europe, mais il faut savoir qu’à cela s’ajoute la responsabilité française de meurtres en Ukraine. Entre 2015 et 2020, malgré l’escalade militaire avec l’Ukraine, la France a discrètement équipé l’armée de Vladimir Poutine avec des technologies militaires dernier cri. Du matériel qui a contribué à moderniser les forces terrestres et aériennes de la Russie, et qui pourraient aujourd’hui être utilisées dans la guerre en Ukraine.[…] Le 4 mars dernier, dans la ville de Zaporija, des combats font rage aux abords de la plus grande centrale nucléaire d’Europe. Un incendie se déclare dans l’un des bâtiments du site. Aucun réacteur n’est touché, mais le lendemain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky accuse le Kremlin de « terreur nucléaire ». Selon lui, les tanks russes qui étaient en première ligne au cours des combats « savent ce qu’ils visent », puisqu’ils seraient « équipés de caméras thermiques ». Des caméras,  haute résolution, qui pourraient donc porter le logo de Thales. Ou celui de son concurrent : Safran.(Informations Disclose)

Selon la publication d’un rapport gouvernemental au Parlement, entre 2011 et 2020, la Russie a été au treizième rang des Etats clients de la France. Ce sont des millions d’euros que la France a engrangé de 2015 à 2020.

Selon Disclose, toujours, et la note « confidentiel-défense » du SGDSN, le groupe Safran a signé la vente, en novembre 2013, de caméras thermiques « Matis STD » à la Russie. En 2016, 211 de ces caméras infrarouges devaient encore être livrées. En clair, les avions de chasse russes Souhkoï SU-30 sont munis d’un système de navigation livré par Safran à partir de 2014. Peut-on dire alors que la France n’a aucune responsabilité dans les cibles visées ? Gabriel Attal, cherchera-t-il une nouvelle fois à savoir d’où viennent les fuites « secret-défense » ? Pour poursuivre les lanceurs d’alerte…au lieu de se poser les bonnes questions.

On ne peut ignorer quand on est Français ce qui s’est tramé antérieurement. Quand on vend des armes, elles serviront, tôt ou tard. C’est un peu comme les marchands de pétards. On n’a pas le droit d’utiliser les pétards mais ils sont en vente libre. Evidemment que la France n’a jamais demandé à la Russie d’attaquer l’Ukraine. Pour autant, n’avons-nous aucune responsabilité dans les actes de guerre contre le peuple ukrainien ?

A part l’imbécile de Mélenchon, de nombreuses voix se sont fait entendre aussi pour demander à TotalEnergies de quitter la Russie. Mais Pouyanné, le PDG de Total, préfère faire du fric notamment en misant sur le GNL (gaz naturel liquéfié), vendu par bateaux avec une plus-value supérieure à celle orchestrée par le gaz acheminé traditionnellement par les gazoducs. Les syndicats ne demandent pas pour l’heure le retrait de Total de Russie. La pression avait été forte pour que Total quitte la Birmanie, Mélenchon s’en souvient-il ? Greenpeace et les Amis de la Terre mettent en demeure Total de mettre un terme à ses opérations en Russie. A suivre, en sachant que Total a les reins solides et qu’à court terme, l’entreprise continue à faire des profits monstres et que son avantage financier est bien supérieur à de quelconques représailles. C’est sur l’éthique que nous devons porter nos efforts : contre les crimes de guerre et leurs responsables, y compris Français. Mais en voyant Boris Johnson faire commerce avec  l’Arabie Saoudite, aujourd’hui, nous voyons la danse des despotes qui deviennent selon les aléas politiques et économiques, fréquentables ou pas, du jour au lendemain…Ainsi va la vie dans le monde capitaliste.

Patoche (GLJD)