Gilets jaunes et système libéral

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C’est quoi ce système libéral ? Un système qui n’a d’oreille que pour ses propres passions partisanes et nous le voyons avec le mouvement des gilets jaunes : la confiscation d’autres expressions vite déformées, diffamées, disqualifiées et méprisées quand elles s’opposent avec les tenants du pouvoir. Pouvoir qui n’aborde que très rarement les points véritablement centraux et essentiels pour l’ensemble des travailleurs et retraités. Fortunes, arrivisme, magouilles à la Benalla, diplômes reconnus par la caste dirigeante ont rétabli le droit de cuissage sur l’esprit, le vécu et la réflexion des gens.

Contrairement à la majorité, l’anarchiste dit qu’il ne veut pas de chef, qu’il ne veut pas non plus en être un. A chacun sa responsabilité de personne. A l’idéologie productiviste, il répond qu’il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler. Et devant les progrès du numérique, de l’automatisation, de l’intelligence artificielle qui bouleverse notre société, le libertaire demande de privilégier l’humain avant tout. Si le progrès technique fait licencier en masse que font les patrons et les actionnaires des bénéfices et profits qu’ils ont dégagés et développés avec cette énorme économie de salaires pour une productivité et des ventes supérieures ? Car, c’est bien là que le bât blesse. Depuis les métiers à tisser qui ont remplacé les canuts, en passant par le Tancarville qui a remplacé les charbonniers sur les quais, la robotisation qui a supprimé la plupart des emplois à la chaîne, la numérisation qui implique l’obsolescence des emplois dans les administrations, les banques, les services…les travailleurs jouent la variable d’ajustement de l’économie capitaliste qui se restructure à chaque progrès technologique. En laissant sur le pavé des centaines de milliers de travailleurs qui n’ont que leur travail pour manger et faire vivre leur famille.

Les anarchistes veulent redistribuer les richesses équitablement. Au lieu de thésauriser en caste, de spéculer et de laisser faire des traders boursiers, d’investir au plus juteux à l’autre bout du monde en exploitant encore davantage de pauvres gens, redistribuez à tous et toutes pour l’activité et le bien-être général qui est venu historiquement du travail de tous. Sinon, messieurs les puissants, vous déstabilisez encore davantage l’humanité déjà mal en point de par tous les dérèglements actuels : climatiques, guerriers, famines…

Vos pratiques inhumaines et vos profits sont tirés de la peine et de la souffrance des hommes. Votre système productiviste est basé sur une hiérarchisation sociologique quasi-héréditaire. Vous vous appuyez sur une subtile orchestration médiatique du pouvoir, avec des bouches officielles zélées écrites ou parlées, une toile qui emprisonne l’opinion où l’on tue dans l’œuf la spontanéité des hommes et des événements. Doublée d’une toile juridique et notariée pour « légaliser » ce qui doit changer pour que rien ne change.

Si haut que l’on soit assis, on n’est jamais assis que sur son cul.

Les leaders du monde, la plupart du temps sortis du sérail bourgeois, socialiste ou libéral, ou de la cooptation apparatchik dont l’autoritarisme gestionnaire et fiscal n’est plus à démontrer, ne dilueront ni n’amoindriront de sitôt leur pouvoir, leurs profits, leurs rémunérations et leurs privilèges : le partage de l’avoir et l’être, le fédéralisme, l’évolution harmonieuse, l’universalisme, l’entraide ne sont guère dans leur ADN. Et les politiciens d’Etat, médiatisés, les confortent dans leurs choix et prospectives, répercutés et amplifiés par la hiérarchie pyramidale induite du haut en bas.

Actuellement, le conflit électoral fait rage pour les élections européennes entre les camps hiérarchisés de droite, de gauche, d’extrême droite et LREM… Qui va emporter la timbale ? On s’en fiche car quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui trinquent. Ainsi de suite jusqu’aux échéances électorales suivantes…Par période, des convulsions historiques se produisent, comme c’est le cas aujourd’hui avec les gilets jaunes.

C’est dommage que les patrons et les dirigeants politiques ne travaillent pas à la chaîne, chronométrés dans leur tâche ; ne vivent pas dans une HLM, ne vivent pas avec les minima sociaux…cela pourrait peut-être révolutionner leur point de vue.

Le chemin de la liberté, de l’intelligence, de la vie pour tous, est long ; dans les siècles des hommes y ont consacré leur vie. De nombreux anarchistes sont morts en combattant ou de leur « belle mort » mais la flamme continue. Nous nous battons toujours pour la suppression du patronat, de l’Etat et du salariat.

Francis