Gilets jaunes: s'abstenir aux élections

Gilets jaunes Le Havre manifestation 12 janvier

Le meilleur moyen de gagner, c’est de lutter et de s’abstenir aux élections européennes

La manipulation médiatique continue. Certains journalistes peu scrupuleux indiquent que le R.N. bénéficie du mouvement des gilets jaunes oubliant qu’avant le départ du mouvement, le R.N. était déjà placé en tête des intentions de vote. Sans compter qu’aux élections européennes de 2014, le F.N. (= R.N.) avait obtenu près de 25% des voix et 24 députés, loin devant la droite et le PS…Et en 2014, les gilets jaunes n’existaient pas, cqfd. Alors, messieurs les journalistes, un peu de décence et d’objectivité.

Les européennes, c’est le terrain des politiciens. La droite, l’extrême droite et la gauche essaient de se refaire une virginité et profitent de la colère populaire pour mieux enfoncer Macron qui d’ailleurs n’a besoin de personne pour cela. Il le fait très bien tout seul. Le R.N. profite surtout de l’élan populiste lié à Trump, Bolsonaro, Salvini , Orban et consorts.

Depuis des mois, nous affirmons que Macron est le pourvoyeur des succès du R.N. En cassant les services publics, en ponctionnant les pauvres pour donner aux riches, en s’attaquant aux retraités…Les députés LREM qui le suivent ne peuvent que s’en prendre à leur chef de file. Ce ne sont pas les abstentionnistes qui sont responsables de la politique anti-sociale menée par le gouvernement en place.

Parallèlement depuis quelques semaines, une minorité de gilets jaunes qui ne représentent qu’eux et elles-mêmes ont décidé de lancer une liste aux européennes. Pourtant, penser que changer de personnel politique permettra de résoudre la situation que nous vivons est une erreur. Combien avons-nous vu de Pierre Bérégovoy ou de Bernard Tapie, voire de leaders syndicaux ou révolutionnaires trahir leur classe sociale ou leurs compagnon-ne-s de lutte ? Comme le clame depuis plus d’un siècle l’anarchisme, la politique politicienne est un piège et le pouvoir corrompt (Merci Louise Michel).

Le mouvement des Gilets Jaunes s’est construit contre la classe politique, contre tous les représentants. C’est ce qui a évité ou rendu marginale et toute prise de pouvoir et toute trahison pour l’instant.

De toute façon, la présentation d’une liste électorale nécessiterait la construction d’un programme commun qui ne manquerait pas de créer des tensions puis des scissions. La plupart d’entre nous ne se reconnaissent déjà pas dans les 42 doléances recensées sur les réseaux sociaux.

Nous devons travailler sur ce qui nous rassemble pas ce qui nous divise et les élections sont un facteur de divisions. Ce sont les partis politiques d’ailleurs qui ont cassé la dynamique syndicale au tout début du syndicalisme. La Charte d’Amiens prévoyait l’indépendance des syndicats vis-à-vis de tous les partis politiques. On sait ce qu’il en est advenu. Donc nous divergerons obligatoirement sur la stratégie à employer selon que l’on est militants de partis, anti-électoralistes comme les libertaires ou Gilets Jaunes électoralistes. La politique politicienne divise.

Tout cela risque surtout d’entretenir l’illusion que nous pourrions faire l’économie de nous retrouver dans la rue ou sur les ronds-points. Ce serait alors signer l’arrêt de mort du mouvement. Puisque ce n’est pas par peur d’une quelconque menace électorale que le pouvoir cède quelques miettes, mais bel et bien parce qu’il peine à maintenir l’ordre.

Et comme une catastrophe n’arrive jamais seule, la présentation de cette liste aux européennes nous obligerait en plus à supporter Francis Lalanne (humour !).

Enfin, il faut se méfier encore davantage des quelques Gilets Jaunes qui appellent à la destitution du pouvoir, la guerre civile ou à un coup de force de l’armée. Derrière ces revendications putschistes se cachent l’extrême droite et ses vieilles lunes. Il n’y a pas que la presse qui tente de manipuler.

Goulago (GLJD)

 

Cahiers de doléances

Sérieusement, le gouvernement a-t-il besoin de cahiers de doléances pour savoir ce que pensent les Français. La réponse est négative car les préfectures font remonter tous les mois au gouvernement (voire tous les jours en cas de conflit majeur comme c’est le cas aujourd’hui) l’état de l’opinion publique.

Que trouve-t-on déjà dans les cahiers de doléances qui ont été mis à disposition des citoyens dans les mairies ?

Rien de bien rare et d’inconnu. Les retraités qui ont du temps et ont été les plus lésés sur le plan du pouvoir d’achat s’insurgent et demandent à juste titre la suppression de la hausse de 1,7% de la CSG sur les retraites et l’indexation de celles-ci sur l’inflation. La mendicité d’une augmentation de 0,3%, les retraités n’en veulent pas. Ils ont travaillé toute leur vie, quelquefois  aident leurs enfants et petits-enfants, souvent paient l’Ehpad de leurs parents. Par exemple, un couple de retraités qui gagne 3500 euros net par mois paiera 350 euros mensuellement pour l’établissement de leur père et mère. Après avoir payé les impôts sur le revenu, la taxe d’habitation, la taxe foncière (si propriétaire de leur logement), les mutuelles, le gaz et l’électricité, le crédit voiture, les assurances voiture et logement, l’entretien de la chaudière etc. Il ne reste plus grand-chose à la fin du mois et là, un grand ras-le-bol  éclate. Les retraités paient plein pot et des députés LREM les font passer pour des nantis et le Macron des riches leur dit qu’il faut privilégier le travail. C’est un mauvais signal envoyé à la jeunesse. Voyez les jeunes comment vous serez traités plus tard. Ne faites pas confiance aux politiciens, ce sont des menteurs. C’est la saturation et quand les gens n’ont plus rien à perdre, ça risque de péter. Et ce ne sera que justice.

La demande d’augmentation du Smic revient de manière récurrente ainsi que la demande d’une baisse des taxes sur les produits de première nécessité (baisse de la TVA, cet impôt des plus inégalitaires). C’est une hausse du pouvoir d’achat qui vient souvent à la plume des participants.

Matraquage fiscal, injustice fiscale, gabegie de l’Etat, salaires exorbitants des élus nationaux, des hauts fonctionnaires, dépenses inutiles et chères…cadeaux fiscaux aux entreprises, retour de l’ISF, redynamisation des services publics, remettre les services publics de proximité, accès au soin pour tous et toutes, la mobilité dans les territoires ruraux, la fracture numérique (notamment pour les personnes âgées), imposition de tous les revenus du capital, suppression des avantages fiscaux pour les lobbys, imposition des GAFA…Voilà pour l’essentiel même si l’on trouve ponctuellement d’autres sujets de préoccupation (suppression des avantages des députés, sénateurs, anciens présidents de la République….) ou encore des contributions sur l’école (fermetures de classes en zone rurale, effectif des classes, égalité des chances…), la santé, construction d’Ehpad avec du personnel formé et payé correctement…

Macron et son gouvernement croupion ne répondront pas à ces attentes pourtant humaines et de bon sens car ils ne veulent pas aller chercher l’argent là où il est, dans les poches du patronat, chez les riches, chez les multinationales qui ne paient pas d’impôts ou fraudent… La frustration va engendrer la colère, une colère nécessaire pour que les choses changent. Macron, ventre affamé n’a pas d’oreilles !

Tout est à nous, rien n’est à eux, tout ce qu’ils ont, nous l’ont volé.

Partage des richesses, partage du temps de travail ou alors ça va péter, ça va péter !  ça fait quelques années que ces slogans traînent dans les manifestations.

D’autant que ce président des riches veut nous diviser (pourquoi vouloir instaurer des quotas d’immigrés alors que ce sujet était peu abordé sur les ronds-points ; certainement pour faire plaisir à Marine Le Pen qui va s’engouffrer dans la brèche) et il va, pour mieux servir ses projets, s’appuyer sur la baisse de la dépense publique pour mieux nous entuber et supprimer des postes de fonctionnaires tout en redéployant des services..

Alors, les gilets jaunes, faut pas baisser la garde, nous n’aurons que ce que nous prendrons !

Goulago (Groupe libertaire Jules Durand)

 

Voter Le Pen, c’est dangereux et ce n’est pas une option. Voter Macron, vous voyez le résultat.

Ne pas voter, ne pas élire mais agir et lutter. Seul un rapport de force est efficace pour changer les choses. Les congés payés ont été conquis par la lutte pas par le blabla électoral.