Gilets jaunes et injustice sociale

Commercy

Il faut en finir avec l’injustice sociale

Notre place est bien dans la rue avec tous ceux qui appellent de leurs voix un monde de justice sociale. Effectivement, nous ne pouvons rester dans une posture de « spectateur »  du mouvement social, au vu des politiques menées ces dernières années  voire depuis plusieurs décennies (Attaques récurrentes contre le code du  travail, la sécurité sociale, les retraites, les services publics, les droits des chômeurs…) et d’autant  plus dans un contexte de répression grandissante du mouvement social. Répression dans les prétoires mais aussi sur le terrain où la police n’hésite pas à mutiler des dizaines de manifestants. Le gouvernement a donné carte blanche à cette police qui devient tant honnie de la population. Pour les violences policières, c’est open bar. Il faut exiger avec force, l’interdiction des LBD et des grenades qui sont des armes dangereuses. D’ailleurs, nous saluons la pétition de dizaines de milliers de soignants qui demandent un moratoire pour l’utilisation de ces armes sublétales. C’est un premier pas vers l’interdiction que nous devons obtenir dans les plus brefs délais.

Il est évident que pour imposer nos revendications, la grève générale est l’arme des travailleurs. Cependant, celle-ci ne peut se décréter;  elle s’organise et se construit. La grève du 5 février peut être une première étape mais nous doutons qu’elle soit reconduite dans l’état actuel des choses. Les syndicalistes, seuls, ne peuvent y parvenir. Le mouvement des gilets jaunes commence à se structurer sur des bases autogestionnaires suivant en cela la centaine de délégations de gilets jaunes venues à Commercy de différents coins de la France. Cette initiative mérite d’être renforcée.

Bien sûr, de nombreuses revendications manquent à l’appel, notamment sur les plans de la culture et de l’emploi.

Globalement toute forme de revendications des gilets jaunes portant sur l’attaque de la sécu, les  régimes d’assurance chômage, vieillesse sont absentes ou réduites à la portion congrue (sauf à Commercy). La réduction  de la cotisation sociale n’est évoquée que sous l’angle indirect de  l’augmentation de la CSG (Arrêtons les baisses des cotisations sociales, c’est aussi notre salaire)… Il faudra s’attaquer à ces sujets comme à bien d’autres (ceux de la mise en place d’un lycée général et professionnel encore plus profondément inégalitaire, et d’une accession à l’université de plus en plus compliquée ; celui du  manque de places et de personnel en Ehpad pour nos aînés, ainsi que les difficultés financières occasionnées pour les obligés alimentaires ; la réduction du temps de travail…). Nous avons du pain sur la planche mais ne vaut-il pas mieux cibler quelques points sur lesquels on peut gagner (une victoire en appelant une autre) plutôt que d’effectuer un catalogue à la Prévert (même si le système capitaliste suit une logique globale, celle du profit) ?

Partage des richesses, partage du temps de travail, ou alors ça va péter !

En attendant, de nombreux travailleurs doivent se souvenir que sans le mouvement des gilets jaunes, ils n’auraient pas obtenu une prime en fin d’année (Total, Ports autonomes, les PTT….). Ils doivent se souvenir de même que certains prix ont été bloqués (Electricité, gaz…, on verra dans trois mois si le gouvernement tient ses promesses) grâce à l’action des gilets jaunes. Comme à l’accoutumée, de nombreux Français font grève ou manifestent par procuration. C’est pourtant le nombre et une opinion publique favorable qui sont les gages de notre réussite. Alors, hauts les cœurs ! C’est le moment de préparer la grève générale. Espérons que le printemps sera chaud…

Un gilet jeune du Havre