En France, une marée noire de l’emploi.

Misère colère

Licenciements à la pelle en France

Si le gouvernement compte aider nombre de secteurs sinistrés dès le premier juillet 2020 en utilisant une activité partielle de longue durée, nous constatons que cette dernière n’est pas assortie d’une clause stipulant que, en contrepartie des aides publiques (nos impôts) il n’y ait pas de licenciements.

Le patronat va s’engouffrer dans cette faille pour supprimer des emplois, sans compter des patrons peu scrupuleux qui vont profiter de l’aubaine Covid pour dégraisser leurs effectifs. D’ailleurs en parallèle de multiples plans sociaux, on s’aperçoit que des entreprises rachètent des enseignes notamment dans l’habillement, supprimant au passage quelques milliers d’emplois (deux mille licenciements chez La Halle…), ce qui laisse augurer une palette de marques moindre et une hausse des prix à la rentrée.

Des plans de sauvegarde de l’emploi (pour le patronat et l’Etat, la sauvegarde de l’emploi, ce sont les licenciements avec une partie d’emplois préservés) menacent des dizaines de milliers de salariés. Les plans les plus visibles concernent Air France et Hop (7500 licenciements), Airbus (5000) mais il faut compter les sous-traitants (équipementiers par exemple…), les centaines de milliers d’intérimaires dont la mission n’est pas reconduite et les centaines d’entreprises de moins de dix salariés qui ferment. Si on ajoute les suppressions d’emplois chez Renault, Smart, Nokia, Sanofi, les voyagistes (TUI…), et des pans entiers de l’habillement (André, Célio, Damart…) qui sont menacés, les travailleurs ne sont pas à la noce. C’est une hécatombe, une marée noire de l’emploi.

Dans le même temps, certains patrons délocalisent sous prétexte de mauvaises performances, de compétitivité amoindrie…face à une concurrence féroce. D’autres encouragent les salariés les plus âgés à se mettre en retraite. Les patrons opportunistes s’en donnent à cœur joie ! L’Etat va compter sur le dialogue social c’est-à-dire faire avaler la couleuvre aux syndicats de collaboration de classes, ces syndicats muselés qui contesteront du bout des lèvres les milliers de licenciements alors que des fonds publics ont été alloués : y compris le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi).

La colère sociale saura-t-elle endiguer ces vagues de licenciements ? Dès maintenant, les travailleurs peuvent exiger de travailler moins pour travailler tous et toutes. La baisse du temps de travail (30 heures par semaine) prend dans ces conditions tout son sens. Les salariés peuvent demander de même que l’argent mis dans l’armement soit réparti dans des œuvres socialement utiles et non des œuvres de mort. Les travailleurs qui connaissent leur outil de travail ne peuvent-ils pas proposer une reconversion de leurs entreprises ? Le tout avion, le tout-automobile…, doivent être remplacés par des alternatives durables et qui font sens avec la lutte contre le réchauffement climatique. Les écologistes libertaires, loin des écologistes politiciens genre De Rugy, Pompili… doivent s’engager dans le mouvement social afin d’éviter les récupérations politiciennes à finalités électorales et les fausses solutions courtermistes.

Patoche (Groupe Libertaire Jules Durand)