Elections européennes 2019

Bar Corti

Elections européennes 2019

La clique à Macron commence à avoir le trouillomètre à zéro ; les sondages ne leur sont guère favorables. A force de taper sur les retraités, les fonctionnaires, les salariés du privé, les chômeurs et les étudiants, il ne va rester que les cadres et les patrons pour soutenir la macronie.

Les médias veulent nous emmener sur un clivage Macron/Orban, c’est-à-dire une Europe libérale ouverte pro-européenne incarnée par le président français et une autre fermée, anti-migrants et nationaliste incarnée par les dirigeants hongrois. En réalité, les deux Europe que l’on nous propose sont deux Europe libérales où les droits des travailleurs déclinent au profit d’un patronat toujours plus puissant à l’Ouest comme à l’Est. Les dossiers sociaux sont traités de la même manière, au moins disant. L’Europe proposée par Macron n’a rien de progressiste.

L’extrême droite, xénophobe et violente, est ragaillardie. Elle s’impose dans la rue par des manifestations où les manifestants n’hésitent plus à se heurter aux forces de l’ordre, parfois complaisantes, et à organiser la chasse ouverte prenant l’immigré pour gibier. Le pogrom d’hier est remplacé par les boucs émissaires musulmans. L’extrême droite pavoise dans la rue et dans les urnes en Europe ; on peut se référer aux 17,5% des votes engrangés par le S.D. de Suède.

Le tour de passe-passe de Macron consistera à nous refaire le coup de l’élection présidentielle de 2017 : c’est moi ou l’extrême droite. Sans compter que la macronie nous réchauffe la soupe de l’ancienne UMP de 2009 qui nous parlait d’une Europe qui protège. Dix ans après, c’est un peu comme cette droite chiraquienne qui voulait réduire la fracture sociale, les écarts entre pauvres et riches se creusent. Les décisions de Macron nous amènent sur la pente de la casse sociale tout en éradiquant aucunement les maux qui rongent la société : chômage de masse, peu de perspectives pour les jeunes, gel des salaires, perte de pouvoir d’achat, retraites mises à mal, personnes âgées qui n’ont pas de places en Ehpad, psychiatrie en déshérence, urgences à bout de souffle, inégalités scolaires…et la liste serait trop longue à éditer.

Alors, nous présenter les europhobes, les eurosceptiques comme les méchants, on n’est pas sûr que ça motive l’électeur lambda de voter pour la clique à Macron.

Les votes cautionnent les prétendants aux trônes. Les travailleurs n’ont rien à gagner en votant pour les uns ou pour les autres. Quand les travailleurs en lutte tiennent la rue, on ne parle plus des faschos. Quand la mobilisation populaire est importante, les travailleurs obtiennent des avantages ou contrecarrent les projets néfastes pour eux.

L’attaque actuelle de la macronie contre les retraites peut être un point d’appui pour de possibles mobilisations sociales réussies. Le choix consiste plutôt, que de voter, entre le combat contre la perte de nos acquis ou fermer sa gueule et subir le libéralisme prôné par l’extrême droite, la droite, le centre ou le Parti socialiste.

Ce sont les politiques libérales de casse sociale menées depuis des années qui sont responsables de la montée de l’extrême droite. Macron va devoir sortir de son jeu d’équilibriste: favoriser l’extrême droite par des politiques d’austérité et se présenter comme un rempart face à cette même extrême droite ou changer de paradigme.

Jeanba. (GLJD)