Elections des 20 et 27 juin 2021: désertons les urnes

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Elections des 20 et 27 juin 2021

La nouveauté pour ces régionales, c’est que tous les partis se déclarent écologistes. A défaut d’éoliennes, nous avons des girouettes, des partis à la mode, dans le vent.

Si la pandémie semble se résorber, les travailleurs verront que le chômage et la crise économique ne sont pas prêts, eux, de se résorber. Le gouvernement a fait le choix de favoriser les entreprises : des milliards pour elles alors que les actionnaires des grosses boîtes engrangent déjà de substantiels dividendes. De l’autre côté de la chaîne de l’exploitation, les chômeurs verront leurs indemnités baisser et de nombreux salariés se verront pousser vers la sortie ou verront leur salaire baisser. Fièvre spéculative, retour de l’inflation… sont les prémisses d’un possible futur krach financier que l’Etat renflouera en augmentant nos impôts.

Le pouvoir impose encore des contraintes à la population et entend régenter la société de manière autoritaire même si de temps à autre certaines de ses mesures liberticides sont retoquées (désaveu récent du 10 juin 2021 du Conseil d’Etat pour la pratique de la nasse lors de manifestations, par exemple). Mais il est clair que tous les partis en lice pour briguer les suffrages des électeurs s’accordent pour ne pas remettre en cause l’organisation capitaliste de la société. Le pognon avant tout, car les élections ça rapporte aux différentes boutiques, ce qui permet aux politiciens de vivre aux dépens de ceux qui produisent. Les bouts de papier que l’on met dans l’urne, pour les votards, ne peuvent imposer un quelconque changement fondamental dans les rapports d’exploitation. Les promesses n’engagent que ceux et celles qui y croient. Seuls les rapports de force peuvent changer la donne. La conscience et la confiance des travailleurs qui représentent le nombre, peuvent permettre  en se battant pour leurs intérêts de classe de repousser les mesures antisociales des capitalistes (réforme des retraites en perspective…) et d’obtenir des avantages qu’il faudra conserver car les puissants reprennent d’une main ce qu’ils ont un jour concédé sous la menace d’une grève générale ou sous l’émoi de l’opinion publique. La loi du profit et la domination capitaliste nous entraînent dans la misère : jeunesse sans avenir, chômage structurel qui menace les salariés, allocations non indexées sur le coût de la vie, destruction de la planète…

Si l’idéologie en cours nous inculque qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du boulot, qu’il suffit de jouer au loto pour s’enrichir…que tous, nous sommes susceptibles d’être touchés de la même manière par la Covid…nous autres, anarchistes, ne sommes pas dupes. L’argent va à l’argent, la preuve par l’héritage ; quant à la pandémie, on a davantage de « malchance » de choper le virus quand on habite en Seine-Saint-Denis que si on loge dans une résidence secondaire dans une station balnéaire. S’entasser dans les transports en commun (métro, bus…), être regroupés dans les ateliers ou près des caisses de supermarché, c’est pas la même chose que télé-travailler dans un appartement spacieux. La pandémie est donc un autre révélateur des inégalités sociales. Plus de 100 000 morts en France : les salariés ont donc mis en jeu leur santé et parfois leur vie. Et nos vies valent davantage que leurs profits. En réalité, il y a ceux qui sont en première ligne et d’autres qui vivent sur le travail des autres ; cela s’appelle des parasites.

Aucun politicien ne viendra vous dire cela. Des ambitieux, des aspirants au pouvoir, des boutiquiers…et surtout d’ardents défenseurs d’un système qui les sert aux premiers chefs. Et quand on n’est pas dans le bon camp, on attend l’alternance. Tous les politiciens représentent les intérêts du système capitaliste.

Alors, aux régionales qui s’annoncent comme le prélude de la présidentielle : Ni dieu Ni maître, Ni tribun, Ni prophète ! Abstention !

le Libertaire Mai – Juin 2021