Ehpad publics au Havre

Punkitude

Ehpad publics au Havre

Au moins quand on effectuait une inscription à titre de précaution, il y a un an et demie, on vous demandait de confirmer tous les 3 mois votre candidature. Aujourd’hui, quand des médecins gériatres de l’hôpital demandent un placement en urgence en Ehpad, le service clientèle et facturation qui enregistre les inscriptions vous indique que votre demande est inscrite sur liste d’attente, avec une notion d’urgence, qu’il convient de maintenir en contactant le service clientèle, tous les quatre mois…

Il est évident qu’au bout de 4 mois voire huit ou plus, on se perd en conjecture sur la notion d’urgence. Le crétinisme administratif a de beaux jours devant lui au pays des courriers types. On peut de surcroît compter sur la complicité morale d’employés chargés de faire avaliser les directives des technocrates, toujours en quête de diminution de coûts. Que l’usager, pardon le client, puisse avaler des couleuvres. Quinze jours de gagner pour un dossier de financement qu’on vérifiera lors d’un rendez-vous donné par téléphone, c’est toujours cela de gagner, on aura peut-être des morts qui libèreront des lits.

Au-delà du caractère d’urgence pour des aidants qui sont au bout du rouleau à force d’épauler leur(s) parent(s), c’est la somme de paperasse qu’il faut remplir qui est hallucinante. Si l’administration dématérialise en investissant dans le tout numérique, elle vous demande une somme phénoménale de photocopies : l’intégralité du livret de famille, le dernier avis d’imposition (qui est sur via-trajectoire pourtant), la déclaration pré-remplie des revenus ou les photocopies des derniers relevés annuels de pensions et de rentes etc…sans compter l’engagement de payer pour chacun des enfants, ces obligés alimentaires d’après le code civil. Que du papier. Avec le nombre de demandes qui explosent, on a certainement l’équivalent de la moitié de la forêt de Montgeon partie dans la pâte à papier. On se demande si Nicolas Hulot ne serait pas parti du gouvernement à cause de cela, le bougre !

Parce que nos parents qui ont travaillé toute leur vie, à qui on a demandé de relever les manches après-guerre pour redresser le pays, qu’on a envoyé faire la guerre d’Algérie…se retrouvent avec une retraite moyenne de 1300 euros. Alors, à 86 ans, pour payer un Ehpad public (2000 euros en moyenne par personne) ou un Ehpad privé (3500 euros plus une caution de 25000 euros), c’est dur d’entrevoir joyeusement les dernières années de sa vie.

En réalité, les personnes du troisième âge, comme on dit, représentent la génération sacrifiée : mômes pendant la guerre avec les privations dues à l’occupation, guerre d’Indochine puis d’Algérie…et maintenant les établissements médicalisés qu’ils ne peuvent se payer la plupart du temps. Et on a le culot de nous parler des trente glorieuses. Mais celles-ci l’ont-elles été pour les ouvriers ?

En clair, notre message s’adresse plutôt aux jeunes. Quand le patronat et l’Etat vous diront qu’il faut redresser le pays, faire un effort de solidarité…pour davantage d’équité…Ne les croyez pas, ils mentent comme des arracheurs de dents et regardez plutôt comment sont traités vos grands-parents ou vos vieux voisins, issus du rang des travailleurs, dans quelles conditions ils vieillissent et comment ils meurent. Vous saurez alors que vous n’avez rien à attendre de la rhétorique politicienne.

Alors, une seule issue, un dernier combat pour la dignité ! Aidants, personnes âgées, vous avez encore des moyens de pression, réfléchissez, regroupez-vous. Vous pouvez compter sur les libertaires au Havre. Contactez-nous : julesdurand.lehavre@gmail.com

Voir sur le site les articles écrits à ce sujet et ceux à venir.Nous reviendrons sur le scandale des inscriptions…