Ecole publique ou école privée ?

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Ecole publique ou école privée ?

Les écoles privées confessionnelles ont leurs enseignants financés par l’Etat et ne sont pas soumis aux règles de la sectorisation. De nombreux collèges privés catholiques, par exemple, s’enorgueillissent d’un recrutement populaire, ce qui est parfois exact ; ce que ces collèges omettent de nous dire, c’est qu’ils choisissent leurs élèves, et inscrire « les bons élèves » venant de quartiers dits sensibles, sur dossier scolaire, permet de sélectionner tant sur le plan des problèmes de comportement que du niveau scolaire. A cette injustice s’ajoute le problème de la ségrégation sociale au collège qui s’accroît inexorablement. Malgré les promesses récurrentes des politiciens, la situation s’accentue d’année en année : de plus en plus d’élèves favorisés sont scolarisés dans le privé. Le journal Le Monde (des 2&3 octobre 2016) précise : « Il suffit de chercher où étaient scolarisés, en 2015, les 38% de collégiens issus de milieux défavorisés : enfants d’ouvriers, d’inactifs, de chômeurs. Ils représentent 43% des élèves du public, contre 20% de ceux du privé ». La mixité sociale au collège est un vieux serpent de mer et la non mixité arrange bon nombre de parents essentiellement ceux issus des classes favorisées.

Il faudrait retenir ici la faute inexcusable de la gauche lors de son accession au pouvoir en Mai 1981 car elle n’a pas voulu organiser le grand service public, laïque et unifié de l’école, ce qui était possible à l’époque. Dès 1984, la droite et l’extrême droite s’engouffre dans la brèche de l’immobilisme et des tergiversations, et mobilise près d’un million de personnes ; c’est la victoire de « l’école libre »qui n’appela d’ailleurs aucune réponse de masse pour contrer la démonstration de force des ratichons, des bigots et des réactionnaires. Depuis cette date, c’est l’éclatement de l’éducation et la tendance à scolariser les enfants des classes favorisées dans le privé et ceux des classes populaires dans le public augmente tous les ans. C’est sans doute cela la nouvelle égalité républicaine à laquelle d’ailleurs plus grand monde ne croit.

A cet éclatement vont suivre les théories obscurantistes, libérales et ultraréactionnaires des conservateurs. Et l’on voit aujourd’hui des collectifs de parents se mobiliser et faire du lobbying contre les manuels d’E.M.C. (Enseignement moral et civique) mais aussi certains livres de sciences. Aux Etats-Unis, on assiste de même depuis des années à une remise en cause de la théorie de l’évolution humaine. Les créationnistes y vont de leurs couplets et leurs réseaux. On assiste en parallèle à la montée de l’obscurantisme musulman qui entend bénéficier des mêmes droits que les écoles catholiques en France, dans le respect de la loi…

C’est pour cela qu’il est intéressant d’étudier l’histoire et notamment celle des libertaires concernant l’éducation. Que nous apprend ou confirme cette histoire ? C’est que le fait religieux a ses corollaires : les préjugés, le dogme et l’irrationnel, enfin le fanatisme et l’intolérance. Les religieux sont les ennemis de la liberté individuelle et les soldats de la soumission.

De nos jours, les religieux continuent leur travail d’asservissement des personnes, que ce soit ceux qui militent dans la Manif pour tous ou à l’autre bout de l’échiquier en passant par diverses variantes, les nouveaux templiers du djihad, ces militaro-religieux qui veulent nous imposer leur ordre moral et rétrograde.

Le combat laïque et athée est loin d’être obsolète. Il a fallu attendre les années 1970 pour qu’enfin la mixité soit mise en place dans nos écoles, que la contraception, l’avortement, l’homosexualité…ne soient plus considérés comme des délits. Et que dire du droit des femmes régis antérieurement par le Code Napoléon ?

Dans quelques années, la P.M.A. et la G.P.A. et bien d’autres droits rentreront aussi dans les mœurs…pour autant que les religieux ne nous fassent pas retourner en arrière, ce qui semble être leur dessein.

Nos armes : l’usage de la raison, la validation et la transmission au plus grand nombre des idées rationnelles. Cette transmission ne peut s’effectuer à grande échelle qu’au sein de l’école publique.

Goulago

PS : Nous ne sommes pas contre l’expérimentation pédagogique initiée dans certaines écoles alternatives mais force est de constater que la possibilité d’une école alternative dépend des revenus des parents. Le coût d’une telle scolarisation est exorbitant pour ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois. A ce titre, les enfants issus de milieux défavorisés sont exclus du processus d’expérimentation, c’est pourquoi nous affirmons que la solution se trouve dans l’école publique. C’est pour cela qu’il faut la modifier et lui octroyer les moyens dont elle a besoin.

A noter que le problème des rythmes scolaires est la dernière roue du carrosse de l’Education Nationale. La plupart des communes reviendront à la semaine de 4 jours à la prochaine rentrée scolaire. C’est par mesures d’économie que cette décision sera prise et non d’un point de vue pédagogique. La majorité des enseignants se prononcera dans le même sens par soucis de confort. L’intérêt pédagogique des élèves semble bien loin des préoccupations des adultes…