« Qui ne dit mot, consent»

Amour Anarchie

Tous les prix augmentent rapidement. L’inflation est à 6% en France et augmentera certainement dans les mois à venir. Quand on fait ses courses de nombreux produits sont impactés par une hausse des prix, quand ce n’est pas tout bonnement les quantités que l’on diminue faisant croire ainsi au consommateur que telle ou telle marque bloque ses prix. Tout le monde peut expliquer en détail de combien les prix augmentent, que ce soit dans les grandes surfaces ou sur les marchés. Les gens sont en colère et cependant tout continue d’augmenter.  La pandémie et la guerre en Ukraine ont bon dos même si certains produits sont vraiment  touchés par ces deux causes majeures. La spéculation va quand même bon train. Mais pourquoi les gens se plaignent-ils amèrement de ces augmentations qui les mettent encore davantage en difficulté et ne font-ils rien ? Pourquoi la résignation empire chaque jour ? Pourquoi le peuple maudit le gouvernement, mais vote quand même pour lui, même si c’est de moins en moins vrai ? Pour autant, même avec plus de 50% d’abstention, le gouvernement à l’aide des parlementaires continue à légiférer. Et ce sera toujours le cas si les gens se laissent faire et demeurent passifs. C’est le principe même de la délégation de pouvoir.

Le peuple veut des changements, mais a abandonné le combat. Il a été trompé par Macron et ses parlementaires godillots. Ils s’attaquent dans un premier temps au pouvoir d’achat dont ils comptent donner quelques miettes au plus grand nombre pour mieux nous enfumer plus tard avec les retraites et favoriser le patronat… Mais la seule vérité est que le pays marque une frontière de plus en plus nette entre des travailleurs qui s’appauvrissent et une minorité qui continue à s’engraisser et faire des profits qu’ils escomptent bien faire fructifier et surtout ne pas partager. Comment les 1% (la Bourgeoisie aidée des politiciens) parviennent-ils à exploiter et à contrôler les 99% (tous les gens avec qui nous travaillons) ?

La réponse est dans le consensus. Le consensus est que toutes les personnes sont d’ accord sur quelque chose. Comme dit le proverbe : « Qui ne dit mot, consent». La plupart des gens et même parfois les militants abandonnent. Bien qu’en paroles ils critiquent le gouvernement, le système capitaliste, le machisme, la religion…; en fait, ils ne font rien pour le monde change, ne serait-ce qu’à un niveau individuel. Ils ont laissé tomber. Ils sont dans une somnolence dépressive. Ils ont perdu le sens de la vie collective. Ils ne se soucient de rien ou de pas grand-chose. Ils passent énormément de temps à regarder la télé et autres écrans. Ils peuvent crier leurs frustrations dans leur coin, lors d’un repas de famille ou entre potes où l’on refait le monde ; mais au bout du compte les passages à l’action se font rares. Les gens sont comme anesthésiés et contrôlés. On leur laisse miroiter qu’ils peuvent gagner au loto, au tiercé, et aux divers jeux de grattage. Nous serions tous et toutes à égalité devant la chance.

Pour contrôler la population, les politiciens et les patrons nous font d’abord croire que se battre ne sert à rien, qu’ils gagneront toujours. Que maintenant oui, Macron est le seul à pouvoir changer les choses. Mais tout va empirer car le gouvernement ne remettra jamais en cause le capitalisme et les inégalités générées. C’est pourquoi nous devons briser le consensus social de la majorité. Il faut s’attaquer à l’idée vénéneuse qu’on ne peut rien faire. Et la lutte peut montrer que le changement viendra du peuple, pas du gouvernement.

Mais comment réussir un changement ? On peut agir : contre le conformisme par la rébellion comme le font certains activistes écologistes. De plus en plus de jeunes coupent les enseignes lumineuses des grandes surfaces ou des magasins de centre-ville. D’autres effectuent des blocages. Contre le silence, il nous faut des actes et une parole vivante. Contre le lâcher-prise, l’intervention, l’engagement. Contre le système capitaliste, l’autogestion et la gestion directe. Prenons l’exemple du réchauffement climatique où nous venons de voir des records historiques de chaleur les 18 et 19 juillet 2022. Même la Bretagne et la Normandie qui se pensaient épargnées ont été touchées. Les températures ont parfois dépassé les 40 degrés. Lundi 18 juillet, au Havre une pointe à 43 degrés a été relevée. A Brest, un pic de chaleur de plus de 39 degrés a été recensé…Et nous ne parlons pas du Sud-ouest. Là, il convient d’agir en urgence et nous pouvons d’ores et déjà agir à notre niveau. Pas besoin d’attendre que l’Etat légifère. Nous pouvons à notre niveau dès aujourd’hui limiter notre vitesse sur autoroute à 110 km/h, ne plus rouler le premier dimanche du mois afin de redonner les villes aux piétons, aux vélos…et au silence. Tout cela avant de conclure des accords à la base et de donner son consentement à un combat pour changer la donne, ici et maintenant. Un nouveau consensus doit être trouvé : mieux vaut se battre aujourd’hui debout pour le climat que vivre à genoux ou coucher, demain, sous la fournaise.

Contre la vie chère, on peut créer des coopératives de consommation, se regrouper en famille et entre amis pour acheter ensemble là où ça nous convient le mieux : chez les producteurs locaux. Si  la solidarité doublée d’un intérêt commun entre toutes les personnes permet de se soutenir et vivre mieux, nous combattons de fait l’égoïsme et l’isolement. On peut tisser des liens, s’unir et s’organiser. Mais il faut commencer par la base. Le peuple peut apporter le changement, sans politiciens parasites. C’est cela l’action directe, agir directement sans faire appel aux politiciens.

Surtout que ces derniers sont majoritaires à droite et à l’extrême droite. On les reconnaît à leur propension à diviser les gens. Ils opposent les salariés aux chômeurs, les salariés du privé à ceux du public, les jeunes à leurs aînés…D’ailleurs, on assiste parallèlement et curieusement à une rhétorique d’écologistes bobos qui opposeraient pouvoir d’achat et écologie. On les voit de même faire porter le poids de la situation climatique actuelle sur les boomers. Que François De Closets fasse ses choux gras de cet argument, c’est dans la continuité logique « du toujours plus ». Mais que des écologistes fassent leur cet argument, cela pose problème.

Nous pensions que la dimension « fin de mois » et pouvoir d’achat pour les travailleurs était corrélée à la dimension écologique pour faire avancer les choses. Si ce n’était pas le cas, le mouvement écologiste déroulerait le tapis rouge au R.N.

Les travailleurs sont certainement moins  gourmands en énergie que les bourgeois, et leur empreinte carbone bien moindre. Heureusement que de nombreux jeunes affirment que ce ne sont pas les boomers mais le système capitaliste qui nous a conduit à ce stade où la vie sur Terre est conditionnée à un changement drastique de mentalité et de pratiques. Mais, c’est bien le régime capitaliste qui est à l’origine du désordre climatique et ce depuis bien plus longtemps qu’une génération.

Pour en revenir aux politiciens de droite, il devient courant que des personnalités de droite retournent à leur profit des auteurs connus pour leur engagement social et révolutionnaire.  Par exemple, dernièrement, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances a cité George Orwell : « Dans les temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire », avant d’affirmer: « les révolutionnaires, c’est nous ». Il en a dans le gilet, ce ministre. Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît (les tontons flingueurs). Nous aussi, on a des références.

Un Boomer libertaire (L.H)