Décès de Philippe Lecorre, militant anarcho-syndicaliste havrais.

L'oeil de la CGT anarcho-syndicaliste

Décès de Philippe Lecorre, militant anarcho-syndicaliste havrais.

Philippe milite dès le lycée au sein du Groupe libertaire Jules Durand et fréquente assidûment le local anarchiste de la rue Jules Tellier au Havre.

De nombreux conflits jalonnent la vie de la Fédération anarchiste sur le plan national notamment celui autour du journal « Le Monde libertaire ». Deux tendances s’opposent au sein de l’association A.E.D.P.R., cette dernière n’ayant pas d’autre but que d’assumer le respect des principes de base et d’évincer, d’une main mise sur la F.A., des politiciens inavoués se revendiquant de l’anarchisme, ou même de s’opposer à sa dépendance par une tendance particulière de l’anarchie. En clair, il fallait éviter que la F.A. devienne la chose d’une coterie. Cette position est défendue par Louis Brisson, Robert François, Thomas Garcia, Jean-Pierre Jacquinot, Maurice Laisant, René Lochu, Robert Pannier, May Picqueray et Louis Simon. Elle est opposée à la position de Maurice Joyeux et bien d’autres qui monteront une nouvelle association ne se situant pas dans la continuation de l’AEDPR…

Le Numéro 1 du libertaire, revue de synthèse anarchiste, paraît en Mai 1978 sous l’égide  des groupes « Atelier du Soir, Germinal, Jules Durand, et des individuels de la Fédération anarchiste.

La scission est consommée.

Au Havre, cette situation a des répercussions locales. Le groupe Jules Durand se scinde. Philippe rejoindra un groupe libertaire autour de Philippe Richard, groupe qui aura une vie éphémère. L’autre partie des militants se regroupera autour d’Alain et de deux dockers havrais: Jacques et surtout Jean-Pierre Jacquinot. Un premier local est pris rue Jean-Jacques Rousseau puis au 25, Rue Dumé d’Aplemont. Philippe abandonne l’organisation spécifique et monte un syndicat C.N.T. Santé social avec une vingtaine de camarades : infirmiers, éducateurs…Le syndicat est enregistré au répertoire municipal sous le numéro 431, le 18 juin 1985.

Devant l’incapacité cénétiste de monter une Fédération nationale sur laquelle s’appuyer, le syndicat végète et périclite. En 1988, Philippe adhère  au jeune syndicat MICT-CGT de l’hôpital où il exerce comme infirmier psychiatrique avec d’autres camarades libertaires qui effectueront ou non le même choix d’organisation que lui. Début des années 1990, il devient Secrétaire général du syndicat puis quelques années après Co-secrétaire de l’Union Santé Départementale 76. Membre de la C.E. de l’Union locale CGT du Havre, il a toujours affirmé son appartenance au courant anarcho-syndicaliste.

Une vive polémique  l’oppose cependant à certains militants du GLJD qui lui reprochent de distribuer des tracts de la CGT-Hôpital appelant à voter Colliard (P.C.) aux élections municipales de 1995.

Il réadhéra toutefois au groupe libertaire Jules Durand, en cotisant mais sans y militer de 1997 à 2004 puis reprit contact avec la Fédération anarchiste. Il défila dans les rangs de la CNT havraise aux côtés de quelques autres responsables syndicaux de la CGT lors de l’anti-G8 au Havre en Mai 2011.

Emporté par la maladie en l’espace d’un an, Philippe nous a quittés le 15 mai 2014. Nous adressons nos condoléances à sa compagne Anne-Yvonne et à ses deux enfants.

Groupe libertaire Jules Durand