Combattre le racisme, c'est lutter contre l'Etat et le capital

Maternité

La discrimination raciale et l’idéologie qui la sous-tend se font entendre depuis longtemps. Il a été prouvé scientifiquement depuis le XXe siècle que les êtres humains ne sont pas divisés en races, mais que tous, quelles que soient notre origine et notre appartenance ethnique, nous sommes la même espèce d’hominidés.

Mais il semble que les pouvoirs économiques et politiques ne sont pas intéressés à avancer en tant qu’espèce, mais plutôt à nous laisser ancrés dans la vision de l’être humain que les Européens avaient au XIXe siècle. Une vision dans laquelle seuls nos paramètres culturels sont authentiques. Cependant, ce point de vue biaisé ne concerne que les pauvres, jamais les riches. L’un des piliers idéologiques de l’économie capitaliste est le néo-darwinisme, c’est-à-dire l’adaptation du plus fort. Ou bien et c’est la même chose, les riches contre les travailleurs, alors que nous sommes ceux qui génèrent de la richesse. Les pouvoirs économiques et politiques disent que la compétitivité et l’écrasement des autres sont quelque chose de naturel et intrinsèque aux êtres humains. Nous vivons mal dans la société de la loi du plus fort, où nous rivalisons quotidiennement avec nos pairs. Et nous devons blâmer et diaboliser les autres pour qu’ils acceptent notre rôle, et se sentent ainsi protégés dans notre bulle de consommation et de bien-être. L’Etat et le pouvoir économique sont chargés de nous éduquer à la peur des pauvres de ce pays ou d’autres origines ou ethnies.

Malheureusement, dans plusieurs  grandes villes, la violence institutionnelle contre les migrants est devenue normale. Il n’est pas étrange de se heurter à la persécution par la police de personnes qui cherchent honnêtement à vivre, arrêtant et fouillant les personnes uniquement à cause de leur couleur de peau. Ou bien tout acte de solidarité avec ces personnes est réprimé par de lourdes amendes ou de la prison.

L’État et les municipalités concernées pourraient chercher des solutions, mais ils ne sont pas intéressés à dépenser un centime pour les migrants ou si peu. Le pouvoir économique ne s’intéresse qu’à la formation de ghettos, à la stigmatisation des personnes d’autres groupes ethniques à travers les médias, à confronter les voisins les uns aux autres, à promouvoir la peur, à installer des caméras et à accroître la présence policière. Certains  quittent leur habitat, et  des entrepreneurs sans scrupules peuvent spéculer avec l’ immobilier, embourgeoiser les quartiers jusqu’à ce qu’ils deviennent des centres commerciaux à ciel ouvert pour le plaisir d’autres personnes ayant un plus grand pouvoir d’achat.

L’être humain a été, jusqu’à l’invention des États-nations modernes, une espèce nomade qui a occupé et adapté la majeure partie du globe à ses conditions naturelles et climatiques très diverses.

En Europe, les pays ont souffert du racisme et du mépris : France, en Allemagne ou en Suisse, Espagne, etc., forcés d’immigrer de peur d’être assassinés par le fascisme en 1939 ; les immigrés étant la plus basse classe de l’échelle sociale et ceux qui occupaient  les travaux les plus difficiles. On ne peut pas non plus oublier l’immigration interne qui a eu lieu de Bretagne par exemple, à partir de 1880 puis 1960. Les immigrés sont généralement confinés dans des ghettos marginaux, sans l’équipement  de base nécessaire, et dont la stigmatisation et le mépris de la part des élites politiques et économiques sont toujours d’actualité et valables aujourd’hui.

Nul ne doit mourir ou être persécuté pour gagner sa vie ou pour avoir fui la guerre ou la misère à laquelle ceux qui fuient un pays sont soumis par les grandes puissances impérialistes et leurs États subordonnés.

Il ne suffit pas de lutter contre le racisme, mais il est nécessaire de lutter contre le pouvoir politique et économique qui le promeut et l’idéologie dominante qui le soutient.