Le capital et l'État sacrifient à nouveau la classe ouvrière au nom de leurs intérêts

Après confinement

La décision du gouvernement macroniste de déconfiner progressivement, à partir du 11 mai 2020, l’ensemble de la population, est mal vécue par bon nombre de travailleurs. Déjà des centaines de milliers de salariés travaillaient à des activités jugées non essentielles depuis le début de la crise sanitaire pour répondre à la pression de la puissance économique et financière. Cette dernière ne veut pas voir ses avantages diminués  et ne veut pas continuer non plus à payer des « congés » à leurs travailleurs pour confinement.

Encore une fois, comme le capital et l’État nous ont habitués par le passé, les intérêts commerciaux et profits prévalent sur la santé et le bien-être des travailleurs.

Il en coûte peu au gouvernement de lever en partie « l’arrêt  économique », car, comme on peut le constater lorsque les organisations patronales remettent en question les décisions du gouvernement, elles changent rapidement d’idée. Bien sûr, pour l’État et le capital, il est facile de prendre ces décisions car ceux qui s’exposent et deviennent chair à canon/patron sont les mêmes qu’à l’accoutumée, ce sont toujours les travailleurs.

Le capital et l’État sacrifient à nouveau la classe ouvrière au nom de leurs intérêts. Le gouvernement, au service des grands employeurs et des banques, fera semblant de vérifier si les mesures de sécurité contre la pandémie sont respectées.  Le contrôle social s’effectuera encore dans les rues, renforçant la surveillance policière, favorisant la séparation des gens et les punissant le cas échéant. Les sanctions imposées aux employeurs pour avoir joué au criminel avec la santé de leurs travailleurs sont inconnues ; des inspecteurs du travail sont même sanctionnés pour avoir demandé l’application de certaines règles de sécurité dues au confinement (port de masque…). Nous savons que les forces répressives ont infligé près de 400 000 amendes aux habitants tant ruraux qu’urbains, et ce parfois pour des motifs ubuesques.

La décision du gouvernement et des pouvoirs économiques d’obliger les travailleurs à reprendre leur travail avant que la pandémie COVID-19 ne soit maîtrisée peut être considérée comme criminelle, à la fois parce qu’elle rendra les travailleurs malades ou les tuera, et parce que cela fera d’eux des facteurs contagieux pour leurs familles et la population en général.

Nous sommes radicalement opposés à ces décisions du pouvoir économique et politique et nous appelons la classe ouvrière à se mobiliser et à arrêter de toutes ses forces le retour au travail avec les risques élevés que cela comporte. En premier lieu, l’école ne doit pas être la garderie du Medef. Qu’il nous soit permis de même de contester le choix de Blanquer de faire entrer les GS, CP et les CM2 en premier puis les CE1, CE2 et CM1 quinze jours après. La lecture s’acquiert essentiellement au CP et CE1. Blanquer prend le risque d’amoindrir les acquisitions de base en lecture notamment pour les enfants des milieux défavorisés et obère donc les apprentissages ultérieurement. Les élèves de CM2 sont plus autonomes et aptes à travailler en distanciel dans l’ensemble.

Après avoir détruit les services publics dont l’hôpital public, après une gestion laborieuse de la crise sanitaire, après nous avoir menti (par exemple sur les masques), une fois de plus ce sont les travailleurs qui vont devoir trimer pour leurs profits.

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a appelé, fin mars, les entreprises à verser une prime défiscalisée à leurs salariés qui « ont eu le courage de se rendre sur leur lieu de travail ». Mais les travailleurs qui ont bossé n’ont pas eu le choix ; ils y ont été contraints, même sans masques, sans gants, sans gel, sans surblouse, sans protection minimale souvent : pression des patrons, menaces, refus des droits de retrait, carottes financières…voilà la réalité. Nous le disons encore une fois: « La santé des travailleurs et des travailleuses est notre préoccupation première. Seules les activités/productions indispensables et les services vitaux doivent fonctionner pour permettre à la population l’accès aux besoins fondamentaux ». La reprise ne pourra s’effectuer que quand tous les doutes seront lever à propos de la pandémie et quand toutes les mesures de salubrité publique auront été prises. Dans cette crise, ce sont toujours les salarié.es et principalement les femmes qui sont en première ligne et le plus souvent mises dans l’obligation de négliger leur propre santé. Actuellement, plus que jamais, le rapport de force est nécessaire, pour mettre en place des mesures propres à assurer la sécurité et la santé de tous les salariés non confinés. Nous constatons que dans de trop nombreuses entreprises, c’est par le rapport de force, que les employeurs ont été obligés d’apporter les réponses sanitaires essentielles. Encore une fois, c’est la mobilisation qui a permis de sauver des vies et de limiter la pandémie.

Défendons la santé des travailleurs! Nous n’avons pas d’autres choix que de nous occuper nous-mêmes de nos affaires. Si personne ne travaille à ta place que personne ne décide à ta place.

Ti Wi (GLJD)